jeudi 31 décembre 2009

Mon Top 20 2009


Voici le récapitulatif de mon top 20 de l'année 2009, qui a d'abord été diffusé sur Twitter.

01 Arctic Monkeys - Humbug
02 The XX - XX
03 Dinosaur Jr - Farm
04 Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures
05 Manic Street Preachers - Journal for Plague Lovers
06 A Place To Bury Strangers - Exploding Head
07 Pissed Jeans - King of Jeans
08 Future of the Left - Travels With Myself and Another
09 Therapy? - Crooked Timber
10 Yeah Yeah Yeahs - It's Blitz!
11 Part Chimp - Thriller
12 Peter Doherty - Grace/Wastelands
13 Graham Coxon - The Spinning Top
14 The Raveonettes - In and Out of Control
15 Dananananaykroyd - Hey Everyone
16 Danger Mouse & Sparklehorse - Dark Night of The Soul
17 Alice in Chains - Black Gives Way To Blue
18 Pearl Jam - Backspacer
19 Sonic Youth - The Eternal
20 The Horrors - Primary Colours

Et en guise de bonus, un top totalement expérimental et foireux des années 00-09 (oui, j'ai bien du en faire un, finalement), mais je n'ai même pas essayé de classer le top 6.

01 Deftones - White Pony (2000)
01 Queens of the Stone Age - Songs for the Deaf (2002)
01 Radiohead - Kid A (2000)
01 Radiohead - Amnesiac (2001)
01 The Strokes - Is This It (2001)
06 The White Stripes - White Blood Cells (2001)
07 Mclusky - Mclusky Do Dallas (2002)
08 Arctic Monkeys - Humbug (2009)
09 Elliott Smith - Figure 8 (2000)
10 Idlewild - 100 Broken Windows (2000)
11 The Cooper Temple Clause - See This Through and Leave (2002)
12 Thrice - The Artist in the Ambulance (2003)
13 Biffy Clyro - Infinity Land (2004)
14 Dinosaur Jr. - Farm (2009)
15 Elliott Smith - From a Basement on the Hill (2004)
16 The Bronx - The Bronx (2004)
17 Pearl Jam - Binaural (2000)
18 The Last Shadow Puppets - The Age of The Understatement (2008)
19 Auf der Maur - Auf der Maur (2004)
20 The Raveonettes - Lust Lust Lust (2007)

samedi 19 décembre 2009

Tops de fin d'année/décennie? + 2010


Comme chaque année, on arrive à l'heure des bilans, période qui m'a toujours profondément emmerdée. Déjà, je n'aime pas faire de classements, la compétition entre albums de styles différents (et même identiques, d'ailleurs) n'ayant que fort peu de sens à mes yeux.

De plus, cette année, on doit se taper différents classements des "noughties", cette période artificielle s'étendant du 01/01/00 au 31/12/09, et qui n'est donc pas une décennie calendrier, vu qu'elle se terminera le 31/12/2010, parce que pas d'année zéro, etc etc.

Alors, si c'est déjà difficile/futile de reprendre et classer douze mois de sorties d'albums, que dire de 120? Comment comparer un album que je trouve fabuleux et qui est dans mes oreilles depuis 10 ans (par exemple, Deftones - White Pony) à un album que je trouve aussi fabuleux mais qui est dans mes oreilles depuis 10 semaines (Them Crooked Vultures, allez)?

Donc, je veux bien faire un top 2009, mais pour 2000-2009, pas la peine. J'avais bien commencé à dresser une liste de mes favoris année après année, mais franchement, ça ne valait pas la peine de passer le temps, si ce n'est pour l'aspect nostalgique ("les Strokes, putain, huit ans?").

Le top 2009 se dévoilera progressivement, jusqu'au 31 décembre, sur le Twitter Music Box, et à cette date, je publierai la liste (peut-être annotée) ici.

Tant que j'y suis, j'en profite pour dire que j'ai enfin terminé d'importer l'ensemble de mes chroniques publiées depuis septembre 2003 sur mon ancien (et tout pourri) hébergeur, Skynetblogs. Tout est donc dorénavant disponible sur la version Blogspot de Music Box, y compris les vieux articles assez mal écrits. Je vais aussi importer les articles MBO Skynet vers ici, ainsi que quelques chroniques de concerts (Kings of Leon, Blur), mais je ne vais pas écrire sur des concerts vus il y a quelques années maintenant.

Et en 2010? Je suppose que tout continuera comme en 2009, je reprendrai (enfin!) les chroniques des remasters Beatles ici, et les chroniques d'albums sortis en 2010 sur Music Box. Si j'écris sur des albums sortis en 2009 (j'en ai encore une bonne dizaine en backlog), je les antidaterai au 31/12/2009 pour qu'on s'y retrouve. Et pourquoi ne pas faire revivre RetroMusicBox (qui serait importé aussi, donc gros boulot) sporadiquement?

Voilà.

lundi 2 novembre 2009

Comment finir 2009


Vu le retard accumulé au cours des mois écoulés, et le fait que j'ai envie d'encore parler de quelques albums sur Music Box, je vais suspendre les reviews de Beatles jusque 2010, de toute façon, on est plus à quelques mois près. Enfin, je caserai peut-être Rubber Soul entre temps, mais priorité à l'actu musicale.

Voici ma shortlist pour Music Box, je ne saurai hélas pas tout chroniquer, mais je ferai ce que je peux.

Julian Casablancas, Biffy Clyro, Skunk Anansie, Lou Barlow, Pixies, Jemina Pearl, Jello Biafra, Wolfmother, The XX, Part Chimp, Pissed Jeans, Soulsavers, Wavves, White Denim, Iwrestledabearonce, Japandroids, Foo Fighters, Nirvana Live at Reading, Slayer, A Place to Bury Strangers, Rammstein, Weezer, Turbo Fruits.

Certains de ces albums pourraient se retrouver sur Shoot Me Again, comme quelques autoproductions/démos dont je devrais vraiment m'occuper dès que possible...

En attendant, voici le dernier extrait d'un album omis ci-dessus mais dont je vais évidemment parler :



dimanche 25 octobre 2009

The Beatles Remasters : Stereo Vs Mono


En 2009, on ne se pose pas de questions. Á l'époque du Blu-Ray, du 7.1 et de Pro-Tools, il semble totalement évident que le son stéréo est préférable. Figurez-vous qu'en 1963, c'était exactement le contraire. Dans les cas des Beatles, le Fab Four et George Martin eux-mêmes supervisaient le mixage mono, et laissaient le stéréo aux ingénieurs du son anonymes. Le stéréo, a l'époque, était un marché de niche pour la musique pop, et n'intéressait pas grand monde. En fait, les quatre premiers albums n'étaient carrément jamais sortis en stéréo.

Les années passent, et l'équipement stéréo des acheteurs de disques s'améliore très rapidement. Vers la fin de la carrière des Beatles, c'est carrément le contraire qui se passa : Abbey Road et Let It Be n'ont pas de version mono, et celle de Yellow Submarine est juste la stéréo mal trafiquée pour répondre au peu de demande qu'il restait à l'époque. Entre ces deux extrêmes, deux versions de chaque album sortaient plus ou moins systématiquement. Ce n'est donc pas toujours facile de s'y retrouver, surtout que les deux cd de 87 (Help! et Rubber Soul) ont bénéficié (?) d'un nouveau mix stéréo par George Martin.

Heureusement, les remasters permettent d'y voir plus clair, vu que deux sets comprennent les albums mono d'une part (avec les deux mix stéréo originaux des deux albums précités et une compilation, Mono Masters, des morceaux mono hors albums) et stéréo d'autre part. Comme évoqué plus tôt, les quatre premiers albums font leur début en stéréo, alors que les autres existaient déjà, sans l'extraordinaire travail de remasterisation, bien sûr. Enfin, les albums vendus individuellement sont les versions stéréo.


Le box set stereo


Donc, c'est assez simple. Oui, mais non. On peut se poser la question : mais alors, à quoi servent les mono? Un indice rend cette question vraiment intrigante : même si le boxset mono comprend trois albums de moins, il coûte une quarantaine d'euros de plus. Ce qui est justifié par le travail supplémentaire qu'ont nécéssité ces versions. Mais pourquoi, en 2009, accorder tant d'importance à un système sonore suranné?

Deux raisons : non seulement les Beatles eux-même préconisaient la version mono (pour les dix premiers albums), mais en plus, elle est dite meilleure. Comme je l'évoque dans le premier paragraphe, les versions stéréo ne bénéficiaient pas du même soin que les mono. Vu que la remasterisation n'est pas (heureusement) un remixage, cet aspect-là est toujours présent dans les remasters. Certains morceaux sont même difficiles à écouter en stéréo, car la voix, ou parfois un instrument, passe de droite à gauche sans prévenir, ou disparaît pendant deux minutes avant de revenir, sans raison apparente. Lors d'une écoute attentive au casque, par exemple, les stéréo peuvent carrément être assourdissantes.

Et le mono


Mais attention : le "problème" ne concerne pas tous les albums, et plus le temps passe, plus le mixage stéréo s'améliore. De même, une écoute plus passive, ou dans un contexte ouvert (voiture, chaîne hi-fi) reste tout à fait satisfaisante. De même, le mix stéréo est souvent plus précis, surtout au niveau de la basse : les fans de Macca s'en délecteront. On regrettera toutefois qu'EMI n'ait pas laissé le choix, vu que les albums mono ne sont disponible qu'en boxset chérot, et limité de surcroît. Le marketing garde les pleins pouvoirs, et une fois de plus, on s'étonnera des téléchargements illégaux, surtout que le catalogue des Beatles n'est toujours pas disponible online, ni à la vente, ni en streaming.

vendredi 16 octobre 2009

Les paroles de Backspacer (Pearl Jam)


En presque vingt ans de carrière, il semble évident de dire que les paroles de Pearl Jam sont généralement lourdes de sens. Pour ne reprendre qu'un exemple par album, Pearl Jam (principalement son chanteur Eddie Vedder) a évoqué l'inceste (Alive), les armes aux USA (Glorified G), une réflexion sur la mort (Immortality), sur la célébrité et son refus (In My Tree), la théorie de l'évolution (Do The Evolution), la tuerie de l'école de Columbine (Rival), l'avidité de notre société (Green Disease) ou encore les réservistes de l'armée US (Army Reserve). Bien sûr, certains de leurs morceaux sont différents, mais PJ n'est pas connu pour sa légèreté, et cela ne s'est pas arrangé avec le temps : Riot Act était le premier album majeur parlant avec un certain recul du 11-Septembre alors que les morceaux de Pearl Jam avaient souvent un titre qui parlait de lui-même, comme Worldwide Suicide, Life Wasted, Comatose, Severed Hand. Leur nouvel opus, Backspacer, est leur album le plus court et, dit-on, le plus optimiste. Eddie Vedder, qui a écrit l'entièreté des paroles, s'est concentré sur quelques thèmes qui lui sont chers, et qui apparaissent souvent de manière récurrente ici, ce qui n'empêche pas quelques surprises.

Vedder a commencé par raconter des histoires assez glauques, parsemées de malheurs et tristesses en tout genre. On retiendra évidemment la trilogie Mamasan, racontant l'histoire d'un garçon se faisant abuser sexuellement par sa mère (Alive), avant de devenir un tueur (Once) et d'attendre la fin dans le couloir de la mort (Footsteps). Jeremy tente de décrire ce qui est passé par la tête d'un gosse qui s'est suicidé en classe alors que Black est une chanson d'amour contrarié de plus, mais quelle chanson. Au fur et à mesure, Vedder élargira ses horizons, en étant notamment plus personnel (Animal, Rearviewmirror, Blood) ou justement plus général (Indifference, Leash). Il se lancera aussi dans l'engagement politique (Dissident, W.M.A) et attirera l'attention de critiques féministes par son étonnante capacité à se mettre dans la peau du sexe opposé (Daughter, Betterman). Enfin, on ne peut pas parler des textes de Vedder sans évoquer la mer. Surfeur avide, Vedder parsème ses textes de références aux vagues, notamment comme source de changement (Oceans) ou comme motivation (Release).

Le succès immense que connaîtra Pearl Jam va aussi lui inspirer quelques réflexions, la majorité se trouvant sur ce qui est sans doute leur album le plus radical, Vitalogy. On a souvent tendance à tracer une ligne entre cet album et le suivant, No Code. Même s'il n'y a pas vraiment de cassure, No Code marque le moment où Pearl Jam a pris conscience du concept de liberté artistique, et a pu sortir des albums sans trop s'inquiéter de leurs chiffres de vente (le but de cet article n'est pas de se demander si cela a changé ou pas). De même, les textes sont peut-être aussi moins marquants, Vedder ne ressentant peut-être plus le besoin de marquer les esprits. C'est aussi à partir de No Code qu'il laissa ses bandmates écrire quelques textes, parfois avec brio (Rival, Gods Dice, Nothing As It Seems, Inside Job).

Comme évoqué plus tôt, Riot Act et Pearl Jam sont sombres, tout comme les textes de Vedder. Paradoxalement (ou pas?) c'est aussi dans ces deux albums qu'il osa parler d'amour, comme s'il se sentait libéré de certaines contraintes. Etre lui-même amoureux a sans doute aussi aidé. Et comme les premiers pas d'un amoureux, Vedder a parfois pêché par maladresse. Un sujet si grave que la mort de neuf fans pendant un concert (Roskilde 2000) méritait un autre titre que Love Boat Captain, et des métaphores un peu plus légères (un bateau n'a pas de rênes). L'important était toutefois là : l'amour comme force qui guide l'être humain dans la tempête. Ce thème allait devenir récurrent chez Vedder, et empreindre virtuellement chaque morceau de Backspacer. Un autre thème récurrent, lié à l'amour, est celui du carpe diem. Le premier single de Riot Act, I Am Mine, l'explicite très bien : "I know I am born, and I know that I'll die / The in between is mine".

Pearl Jam, dit "Avocado", est aussi assez chargé en thèmes sombres, comme déjà évoqué plus haut. Hélas, ces idées sont parfois évoquées de manière peu subtile, comme sur l'assez lourdaud Come Back. Mais les rayons de soleil viennent surtout de Parachutes ("What a difference had I not found this love with you", de Big Wave (au texte aussi explicite que le titre) ou de Inside Job, dont le texte motivant est écrit par le guitariste Mike McCready, une première pour le groupe.

Ce qui nous amène à Backspacer. Effectivement concis, l'album est une photographie précise de l'état d'esprit actuel du groupe, et donc, bien sûr, de son parolier. Gonna See My Friends introduit le thème principal des textes de Backspacer : la mort. Ou plutôt la conscience de la mortalité. C'est véritablement une obsession : Gonna See My Friends est ponctué de images s'y référant. "I wanna shake this pain before I retire", "won't be long before we all walk off the wire" et surtout "wanna leave it all, wanna give it up, wanna see it, gone once and for all." Faire une interprétation définitive d'une oeuvre artistique est aussi dangereux qu'inutile, mais il n'est pas impossible que le morceau parle de suicide. Mais l'autre face de la même pièce indiquerait plutôt l'envie de faire le plus possible, de saisir sa vie au maximum avant qu'elle se termine. Carpe diem, donc.

Les deux morceaux suivants partagent une caractéristique déjà vue auparavant : on pense rapidement qu'elles parlent de drogue, mais ce n'est pas (directement) le cas. Voyez-vous, au début de Vitalogy, on a Spin The Black Circle, un des morceaux les plus hard du groupe, qui leur a d'ailleurs valu un Grammy pour meilleure performance hard rock. Spin The Black Circle, comme son nom l'indique, est une ode au vinyl, mais écrite à l'aide de métaphores qu'on pourrait retrouver dans un morceau parlant d'héroïne. "See this needle, see my hand... drop, drop dropping it down" ou encore "You're so warm, the ritual, when I lay down your crooked arm". Franchement évident, mais quelques mois après le suicide de Kurt Cobain, on cherchait des indices un peu partout.

Got Some et The Fixer rentrent dans cette catégorie, et on le sait rien qu'en lisant les titres. Gonna See My Friends pourrait peut-être s'y retrouver aussi, d'ailleurs. Mais Got Some est clairement une métaphore "drogue", même si ce que le héros du texte veut offrir est tout autre : il semble offrir l'espoir et l'encouragement. Cependant, le texte est plutôt écrit de manière rythmique, ce qui permet à Vedder d'exceller dans la diction d'un morceau rapide et enlevé, un des meilleurs de l'album. The Fixer pourrait aussi être celui qui apporte la seringue, mais non, c'est celui qui règle les problèmes. Le texte est écrit sous une structure figée, et sans refrain. Le fixer en question pourrait être Vedder lui-même, ou une personnalité hors du commun qui a le pouvoir d'améliorer la vie des gens. Bien sûr, ce pourrait être aussi l'omniprésent Barack Obama. Ici non plus, la mort n'est pas loin : les trois derniers vers sont "I'll dig your grave, we'll dance and sing, what say, could be our last lifetime". J'ai parlé de carpe diem auparavant?

Heureusement, Pearl Jam (et le producteur Brendan O'Brien) ont la bonne idée de varier les plaisirs. Johnny Guitar en est un, de plaisir. Vedder raconte l'histoire, avec un phrasé assez original, d'un amoureux transi qui n'arrivera jamais a conquérir sa belle, car elle est elle-même énamourée du beau Johnny Guitar. Vedder n'a jamais été aussi coquin, lorsqu'il parle d'une chaleur qu'il (le héros) aimerait apercevoir en dessous d'une robe rouge... Interlude de taille dans un album nettement plus chargé que prévu, Johnny Guitar cède sa place au premier des deux morceaux (presque) solo Vedder, Just Breathe.

Clairement inspiré de son travail pour le film Into The Wild, Just Breathe est, selon lui sans aucune honte, sa première vraie chanson d'amour. Ses sentiments sont là ("I'm a lucky man, to count on both hands, the ones I love") mais sont parfois retranscrits de manière décevante ("some folks just have one, others they got none"). Cependant, il est difficile de nier la puissance romantique du morceau, avec un refrain autoflagellant mais rédempteur. La grande faucheuse plane aussi sur Just Breathe, au début ("Yes I understand that every life must end") et à la fin ("Hold me till I die, see you on the other side"). Pas la peine d'enfoncer le clou, si vous êtes toujours en train de lire, vous avez compris.

Mais quand on y pense, Backspacer n'a pas encore parlé de vagues. Amongst The Waves est là pour le rappeler, même si le morceau ne parle pas ouvertement de surf, comme on aurait pu le croire. Vedder ne s'est pas vraiment surpassé sur le début du texte ("reservoir", "undertow", déjà vu), mais réussit forcément à caler une référence "qui tue" ("I can feel like I put away my early grave", carpe machin) tout en mentionnant la théorie de l'évolution. L'amour sauve encore ("if not for love, I would be drowning") mais c'est surtout l'hommage aux grandes gueules qui est touchant : "Gotta say it now, better loud, than too late". Sans doute un des meilleurs jeux de mots écrits par EV. Unthought Known est plus abstrait, mais tourne aussi autour de l'idée de l'amour comme force positive.

Comme Johnny Guitar auparavant, Supersonic est placé pour un peu détendre l'atmosphère. Rapide et simple, le morceau est très positif et continue le thème du carpe diem : "I wanna live my life with the volume full". Mais ce n'est évidemment pas là-dessus qu'on doit s'attendre à quelques fulgurances de Vedder. Le trio de clôture est intéressant à plus d'un titre. Speed of Sound est une réflexion sur le passé (le titre Backspacer en est d'ailleurs une référence directe) mais cette fois, empreinte de négativité : "waiting on a sun that just don't come", "can I forgive what I can't forget and live a lie", "waiting on a word that just don't come". Totalement à l'opposé du positivisme du reste de l'album, Speed of Sound surprend, mais devient nettement plus logique à l'écoute du dernier morceau ; nous y reviendrons. Force of Nature est fidèle a son titre, et voit Vedder aligner une série d'images et de métaphores sur, évidemment, le thème de l'eau. Plus précisément, il compare la femme à un bateau (en anglais, on parle d'un bateau au féminin, "one man stands alone, waiting for her to come home"), attendu patiemment par l'homme (qui lui, est un phare). Il est possible que les images de vents puissants ("gale force shaking windows in the storm") soient liés à des troubles dans une relation. "Somewhere there's a siren singing a song only he hears," la question est de savoir qui est cette sirène... Mais l'homme semble têtu, et toujours amoureux : "Is it so wrong to think that love can keep us safe". Ambigu, et très intéressant dans le contexte de Speed of Sound, et surtout du morceau de clôture, The End.

The End est un morceau à part dans la discographie du groupe, car Vedder semble être le seul membre du groupe à jouer dessus. Pourtant, ce n'est pas son Yesterday, bien que là aussi, on parle d'une histoire d'amour (peut-être la suite de Speed of Sound, voire de Force of Nature) qui finit mal. Comme toujours, il est dangereux de vouloir disséquer un texte à outrance, et celui-ci est assez explicite, je ne m'y attarderai donc pas en détail. Mais c'est peut-être le morceau le plus triste du catalogue du groupe, et il détruit totalement les thèmes d'amour, d'espoir et de vie qui dominaient jusque là Backspacer. On regrettera que Vedder utilise la même image que sur Just Breathe ("I'm just a human being"), mais la fin, poignante, se suffit à elle-même : "My dear, the end is near, I'm here, but not much longer". Et le morceau se termine sur cette dernière syllabe, terriblement accompagnée d'une profonde inspiration. Mort, suicide, départ, je vous laisse juge.

Backspacer est un album obsédé par la mort, et donc par la vie, et la conscience de sa propre mortalité. On pourrait facilement faire de la psychologie du dimanche et, par exemple, dire que Vedder écrit de manière plus réflexive depuis qu'il est (double) père de famille, mais je ne prétends pas suffisamment connaître sa personnalité pour le faire. Il semble clair, après quelques écoutes attentives, que ce n'est pas du tout l'album stupidement optimiste qu'on aurait pu penser, même si le début de l'album abonde dans ce sens. Mais les trois derniers morceaux montrent que Vedder ne peut pas vraiment s'empêcher de broyer du noir, et finalement, tant mieux : c'est lui qui écrit, et il écrit ce qu'il veut. On pourra (et on l'a fait) disserter sans fin sur la qualité de l'album "complet", avec les musiques, mais les textes sont, comme toujours chez Pearl Jam/Vedder, suffisamment riches pour mériter qu'on en parle longuement.

vendredi 9 octobre 2009

The Beatles - Past Masters Vol. 1


Histoire de terminer ce qu'on a souvent tendant à appeler la première moitié de la carrière des Beatles, j'ai choisi de couper en deux le double Past Masters, qui était d'ailleurs disponible pré-remaster en deux volumes. Le concept Past Masters est simple : ce sont tous les morceaux des Beatles sortis en face B de single, ou en EP, mais pas en album. Ils ont été compilés pour la sortie cd de 1988, et sont donc évidemment remastérisés ici. Comme toute compilation de face B, on retrouve du dispensable, mais comme, à l'époque, les singles (45 tours) se retrouvaient rarement sur album, on a des très gros morceaux de choix.

Love Me Do commence la compilation, une version différente avec Ringo Starr derrière les fûts, et une basse plus puissante. Cette version est nettement plus dynamique que celle du premier album, dès leur premier single, les Beatles ont réussi à faire ce que personne n'avait fait avant eux. From Me To You, sympathique, leur offre leur tout premier numéro 1, mais montre clairement les limites du remaster stéréo : les voix ne sont audibles que du côté droit, ce qui donne une impression vraiment dérangeante. Comme c'est généralement le cas pour les premiers albums (au moins les quatre premiers), on préférera les monos, tout en regrettant qu'ils ne soient disponibles que dans un boxset très limité et assez cher.


Les deux morceaux de bravoure de l'album sont She Loves You et I Wanna Hold Your Hand, deux popsongs inouïes de perfection sonore. Les "yeah yeah yeah" de She Loves You auront probablement toujours une implication dans les chansons pop de l'année 2115, et le rythme imprimé par le duo McCartney/Starr est toujours impressionnant aujourd'hui. Ces deux extraits exceptionnels sont aussi repris en allemand, ce qui fait sourire une fois ou deux. Le reste de l'album n'est pas désagréable, bien sûr, mais n'arrive plus à ce niveau, même si le riff dantesque (et les expériences de feedback) de I Feel Fine et le rock n roll pied au plancher de I'm Down s'y rapprochent. Forcément indispensable, cette demi-compile clôture donc une époque, même si la transition avec
Rubber Soul pouvait déjà se faire sentir.

mardi 6 octobre 2009

Ash (suite) et Smashing Pumpkins, hors du circuit traditionnel


Je vous parlais il y quelques semaines de l'initiative d'Ash, qui, au lieu de créer classiquement un album, va sortir un morceau différent toutes les deux semaines pendant un an.

Leur plan est maintenant détaillé, et a un prix.

Si vous voulez recevoir les 26 vinyls 7" (face A enregistrée, face B dessinée), avec leur belle boîte, il vous en coûtera un total 176 livres sterling, ce qui nous fait 190€. Ce qui fait quand même 7€ le vinyl, on a quand même intérêt d'être fan, surtout que, forcément, 25 des 26 morceaux sont inédits à ce jour.

De plus, les disques seront envoyés par paquet de six, ce qui diminue les frais d'envoi et l'impact environnemental, mais cela diminue aussi l'excitation éventuelle d'en recevoir un chaque quinzaine. Néanmoins, chaque acheteur bénéficiera du téléchargement digital (disponible séparément pour 20 dollars, soit 13€), histoire d'avoir le morceau assez vite.

C'est donc clairement une option pour les fans, si possible avec une platine vinyl. Et qui ne vont pas trop s'en faire que l'artwork est toujours similaire... Mon avis? Si un de mes groupes préférés avait eu cette idée, j'aurais été assez déçu de son application.

Mais bon, on verra pour la musique, en attendant, voici une photo de la boîte.



Les Smashing Pumpkins... On a rigolé maintes fois quand Billy Corgan a décidé de reformer son groupe, avec comme seul membre d'origine Jimmy Chamberlain. L'album en découlant, Zeitgeist, n'était pas terrible du tout, et maintenant, Jimmy est (de nouveau) parti.

Pourtant, Billy persiste, signe, et continue dans l'invraisemblance mégalo, mais, quand même, un poil intéressante, surtout en ce qui concerne cette rubrique qui parle des nouveaux modes de distribution de musique.

Le nouvel album s'appellera Teargarden by Kaleidyscope (sic), comptera 44 morceaux (resic) et s'inspire d'un bazar de Tarot auquel je n'ai rien compris.
Mellon Collie 2? Not quite.


Parce que Corgan va sortir totalement gratuitement cet album, morceau par morceau, à partir de Halloween (on ne se refait pas), et jusqu'à ce que ce soit fini, pas de date précise. Et c'est seulement après tout ça que l'album sortira en forme classique (même si des EP devraient précéder). Ce n'est pas la première fois que Corgan balance un album gratuitement (Machina 2 était un précurseur du genre), mais ici, le concept se rapproche étrangement de celui d'Ash.

Là aussi, on verra à l'usage, mais si cette phrase est seulement à moitié vraie, on peut espérer (un peu) : "The music of 'Teargarden by Kaleidyscope' harkens back to the original psychedelic roots of The Smashing Pumpkins: atmospheric, melodic, heavy, and pretty. "

Mais bon, c'est Billy, aussi...

mercredi 30 septembre 2009

The Beatles - Help!



La Beatlemania ne semblant jamais se terminer, les financiers derrière le Fab Four continuent à traire la vache à lait le plus possible. Help! est en effet la bande originale d'un nouveau film avec nos quatre garçons dans le vent comme héros. Une fois de plus, ce qui nous intéresse, c'est la musique, et quelle musique. Si les quatre premiers albums ne sont qu'un apéritif pour ce qu'il allait arriver, Help! est le point culminant des préliminaires (oui, les doubles métaphores dans une seule phrase, c'est lourd, je les laisse pour l'exemple ;-) ). Nous sommes quelques mois avant le moment qui verra le groupe passer de popact aux qualités indéniables à groupe le plus important de tous les temps. Help! sera postérieurement reconnu comme plaque tournante entre les deux niveaux.

Des Beatles-groupe rock 'n roll propret, on ne retiendra ici que les fillers (enfin, façon de parler) The Night Before, Another Girl et Tell Me What You See ou encore l'obligatoire morceau lourdingue chanté par Ringo Starr (Act Naturally). De même, on retiendra les qualités de It's Only Love et I've Just Seen a Face, qui change de rythme de manière totalement inattendue, un des premiers exmeples d'une technique qui sera souvent utilisée dans le futur. Le reste est phénoménal. Help!, le morceau titre, est la pop song parfaite, si ce n'est pour les paroles : Lennon appelle clairement à l'aide, déjà troublé par la célébrité et tout ce qui l'entoure. Il le restera pour les quinze années à venir. Le rythme est frénétique, et ouvre la voie au rock 2.0 : Ticket To Ride.

Lennon avait fièrement remarqué que Ticket To Ride était la première chanson heavy metal, et il n'a peut-être pas tort. La batterie de Ringo est proprement ahurissante, tout comme la basse drone de MCCartney. Macca qui se paie le luxe de jouer de la lead guitar, et quelle guitare. Ticket To Ride est un des plus grands morceaux de l'histoire du rock 'n roll, et un des plus importants. 44 ans après, et aussi cliché que cela puisse être, il n'a pas pris une ride. Ailleurs, Lennon continue à tirer son inspiration de Bob Dylan, et le magnifie : You've Got To Hide Your Love Away reste un classique éternel. Et tant qu'on parle de classique éternel...

Plus de trois mille versions connues, Yesterday est la chanson la plus reprise de tous les temps. La légende raconte que Paul McCartney a composé toute la mélodie dans un rêve, s'est rapidement levé pour l'enregistrer, avant de se lever le lendemain totalement paniqué : et s'il avait plagié un autre morceau sans s'en rendre compte? Il a bien du se rendre à l'évidence : non, Yesterday est à lui. Tellement à lui qu'il est le seul Beatle présent sur l'enregistrement, accompagné d'un quatuor à cordes. Inutile d'en parler davantage, Yesterday et ses deux parties emmêlées est un morceau simplement magnifique de retenue et de lyrisme, qui mérite, lui, d'être dans le top 3 des morceaux des Beatles les plus connus (je suis nettement plus sceptique par rapport à Let It Be et Hey Jude, mais on y reviendra).

Aussi superbe est-il, Yesterday marque la fin d'une époque. Les connaissances bien inspirées du groupe vont bientôt leur faire connaître les joies de certaines substances récréatives, alors qu'ils vont prendre un contrôle de plus en plus complet de leur création artistique (parce que mettre Dizzy Miss Lizzy juste après Yesterday, c'est lourd). C'est ainsi que le prochain album, Rubber Soul, entame la quintette des albums extraterrestres, qui devraient sans doute se trouver dans n'importe quel top 10, si on ne trouvait pas que 5 sur 10, c'est quand même un peu beaucoup. Mais avant Rubber Soul, je clôturerai cette page avec le premier disque de Past Masters, compilation des faces B et morceaux hors album.

vendredi 25 septembre 2009

The Beatles - Beatles For Sale


A notre époque, deux ans entre deux albums, ce n'est pas bien long, un intervalle moyen. Mais dans les années 60, il fallait sortir quelque chose tous les deux mois, parfois au détriment de la créativité. Beatles for Sale est le quatrième album du groupe, et suit le (très bon) single I Feel Fine. Difficile de vraiment savoir si le titre est très second degré, mais BFS est une sorte de retour en arrière pour les Beatles, qui, après avoir sorti le 100% original A Hard Day's Night, se voit de nouveau obligé de refaire quelques reprises pour sortir un album assez long. Malgré le fait que Beatles for Sale soit un album mineur, il n'est pas pour autant dénué d'intérêt.

Par exemple, le style de composition de John Lennon tend maintenant à quitter les classiques compositions d'amour. Il est plus incisif, parfois plus sombre. No Reply, I'm a Loser, n'auraient jamais pu se retrouver plus tôt dans leur discographie. Ce dernier morceau prouve d'ailleurs que Lennon a été influencé par un compositeur dont on entendra encore parler, un certain Bob Dylan. I Don't Wanna Spoil The Party revendique des influences country, alors que Eight Days A Week est le morceau que l'histoire retiendra comme l'extrait de choix. Il est intéressant de noter qu'avec ce morceau, les Beatles (et George Martin) ont commencé à multiplier les prises pour expérimenter. Ces expérimentations allaient bien sûr être la base même des futures compositions du groupe.

Les reprises sont généralement assez peu mémorables, notamment Mr Moonlight, souvent considérée comme la plus mauvaise performance enregistrée des Beatles. La voix de Lennon avait définitivement besoin de repos. Heureusement, il assure totalement Rock 'N Roll Music (Chuck Berry). Macca, quant à lui, n'a pas fourni grand chose ici, même si What You're Doing et Every Little Thing sont assez sous-évaluées. Il allait bientôt écrire un ou deux trucs sympas pour Help!, de toute façon.

Beatles for Sale restera donc un des seuls albums mineurs des Beatles, et surtout, il marque la première fois que leur nouvel album est moins bon que le précédent. Mais au vu de ce qui va suivre, cela n'a pas beaucoup d'importance.

vendredi 18 septembre 2009

The Beatles - A Hard Day's Night



Les Beatles étaient le plus gros groupe du monde. La Beatlemania régnait partout, et tant qu'à faire, autant tirer sur la corde autant que possible, en suivant la mode de l'époque : mettre les popstars dans des films. A Hard Day's Night accompagne le film du même nom, du moins la face A du disque. Ces films ne m'ont jamais intéressé, mais l'album, quel album. Premier album du groupe a ne comprendre que des compositions originales, il contient hit sur hit, dès le premier accord du morceau-titre, peut-être l'accord le plus connu de l'histoire du rock 'n roll. A Hard Day's Night est fantastiquement frénétique, mélodique et étonnamment complexe. John Lennon a parfaitement appris les leçons des reprises, et les surpasse maintenant avec ses originaux. Lennon, qui a d'ailleurs composé une majorité de l'album, comme I Should Have Known Better, If I Fell et ses harmonies vocales ou Anytime At All.

Mais c'est peut-être les morceaux de McCartney qui impressionnent le plus. And I Love Her est proche de la perfection, alors que Things We Said Today a une telle recherche mélodique qu'on pourrait écrire un morceau à partir de chaque ligne. Même si McCartney s'occupait plutôt des morceaux "calmes", il a écrit Can't Buy Me Love (Ringo!), l'autre grand classique rock 'n roll de cet album. Dès ce moment, de toute façon, ce ne sont plus les morceaux "connus" qui font la différence. Chaque morceau vaut la peine d'être (ré)écouté, car le groupe est vraiment en pleine possession de leurs pouvoirs de poprockers mélodiques. Ils continueront encore pendant deux albums, avant de devenir, bien sûr, totalement dingues.

A Hard Day's Night, qui pêche peut-être par une seconde face moins percutante, est donc le premier excellent album du groupe. Ils feront plus bizarre, plus expérimental, et sans doute meilleur, mais en ce qui concerne la pop song parfaite, elle est ici. P
as d'inquiétude cependant : si vous l'avez ratée, elle reviendra.

mercredi 16 septembre 2009

Distribution de musique 2.0 : Bromheads et Ash


Les lecteurs de Music Box Off (version Skynetblogs, faut que j'importe les posts ici, tiens) le savent, je suis avec attention les artistes qui tentent de changer le canevas classique magasin/Amazon/iTunes/15€.

Cette fois, j'aimerais parler de deux nouvelles tentatives différentes, mais originales.





D'abord, les anglais de
Bromheads (ex-Bromheads Jacket), deux albums à ce jour dont l'excellent début Dits From The Commuter Belt. Prenant le contre-pied des récentes déclarations de la grande gueule un peu stupide Lily Allen, ils tentent de prouver que sortir de la musique gratuitement n'est pas un mauvais calcul : ils ont l'intention de sortir un single digital gratuitement, tous les mois pendant six mois. On verra comment tout cela se passe, mais le premier, Boots (une reprise de These Boots Are Made For Walkin') est disponible sur http://www.bromheads.tv. Vous y trouverez aussi des liens Youtube, Twitter, Facebook ou encore Myspace, où ils viennent de poster deux démos pour lesquelles ils attendent du feedback.




Ash est déjà nettement plus connu, notamment pour une série d'excellents singles qui leur ont valu le titre à double tranchant de "Singles Band". Il est vrai que leurs albums ont toujours laissé à désirer, mais leur idée semble vouloir changer cela.

A partir de mi-octobre, les nord-irlandais vont sortir un single (digital + vinyl) toutes les deux semaines, pendant un an. Ils seront disponibles individuellement, mais aussi suivant un système d'abonnement, dont les modalités devraient être bientôt connues.

Leur gimmick, c'est l'alphabet : chaque single portera une lettre, et ils vont accompagner tout cela par une tournée UK de 26 dates, chacune dans une ville portant une lettre différente, d'Aldershot à Zennor.

Le concept est intéressant, mais il faudra voir s'ils sauront tenir la distance, et sortir un morceau de qualité toutes les deux semaines. Le premier, True Love 1980, est en écoute sur http://www.ash-official.com et est assez synthastique.



lundi 14 septembre 2009

The Beatles - With The Beatles



Album numéro 2, With The Beatles et son titre kitschissime ne fera que confirmer la légende. Il détrôna Please Please Me des charts anglais pour lui même s'y installer pendant 21 semaines, portant les Beatles pendant presque un an au sommet. Pourtant, c'est probablement le moins bon album du groupe, le plus faible. Enregistré et sorti rapidement pour capitaliser sur leur immense succès, il reprend le même concept que son prédécesseur : six reprises (RnB/Motown) et huit originaux, dont, pour la première fois, un morceau de George Harrison (le dispensable Don't Bother Me).

On ne s'y attardera donc pas trop, même s'il comprend tout de même quelques passages intéressants, dont le mémorable All My Loving, montrant déjà le sens inné de la mélodie qui sera la marque de Paul McCartney pour les années à venir. En fin d'album, le superbe And I Love Her préfigure un certain Yesterday, et on notera aussi le méconnu Not a Second Time. Sinon, on remarque vite que l'album a été conçu comme photocopie de Please Please Me, avec Roll Over Beethoven pour "faire" Twist and Shout, par exemple.

Mais il faut tenir compte du fait que c'est tout de même le second album du groupe en six mois et qu'à l'époque, on alternait albums et singles : les Beatles venaient de sortir l'excellent She Loves You, alors que le non moins fantastique I Wanna Hold Your Hand allait suivre un mois après. On reparlera des morceaux non-albums lorsqu'on parlera des Past Masters, bien sûr. With The Beatles restera toujours connu comme le second album des Beatles, sans doute le moins intéressant, mais la rampe de lancement vers l'album qui définira la Beatlemania, A Hard Day's Night.

jeudi 10 septembre 2009

The Beatles - Please Please Me



And so it begins... La série, qui s'entame donc aujourd'hui, de chroniques des albums remasterisés des Beatles n'est pas censée (ré)écrire l'histoire des quatre de Liverpool, mais sera simplement un point de vue très subjectif. L'oeuvre des Beatles est profondément ancrée dans son époque, c'est pourquoi je ne peux que conseiller la lecture du fantastique Revolution In My Head, de Ian Macdonald, qui non seulement analyse chaque morceau du groupe, mais replace le tout dans son contexte.

En quelques mots, le contexte de Please Please Me est simple. L'industrie du disque est fort différente de maintenant, et voulait à l'époque capitaliser sur un jeune groupe qui créait des vagues, notamment grâce à leurs shows en résidence au Cavern Club de Liverpool. C'est donc tout naturellement que l'album correspond à leur setlist de l'époque, et qu'il a été largement enregistré live en studio. Le succès est immense : trente semaines numéro 1 des charts britanniques, et le point de départ d'une légende, qui est aujourd'hui remise à neuf grâce aux remasters mono et stereo.

Au risque de commetre un blasphème, je ne suis pas un grand amateur des premiers albums. Please Please Me semble être reconnu comme le meilleur de la période "rock 'n roll" du groupe, et c'est vrai qu'il est intéressant à plusieurs égards. Mais il est très très loin d'attendre l'invraisemblable brillance que le Fab Four atteindra à plusieurs reprises quelques années plus tard. En fait, la principale qualité de l'album n'est même pas musicale, c'est ce qu'il représente : pour la première fois, un groupe de musiciens "pop" sort un album sur lequel ils chantent (tous, même), jouent de leurs propres instruments (avec notamment une section rythmique McCartney/Starr très solide) et composent une majorité de morceaux (huit sur quatorze). Ce qui n'était pas évident du tout à l'époque.

Parlons tout de même un peu de musique. Forcément, c'est brut et primitif, on est tout de même en 1963. Et même s'il ne faudra que quelques années pour que les Beatles (et certains de leurs pairs, n'oublions pas) révolutionnent la musique populaire, ici, c'est le début. On sent un groupe qui se cherche, notamment au niveau des voix : les cinq premiers morceaux voient quatre lead vocalistes différents se succéder. Quatre vocalistes qui d'ailleurs, chantent juste. De même, les contraintes de production et de marketing font que les compositions personnelles ne doivent pas s'éloigner trop des reprises. Il n'empêche que les toutes premières compositions estampillées Lennon/McCartney (pas encore de compos de Harrison) sont souvent meilleures que les reprises, et comprennent déjà quelques éclairs de génie, comme la ligne de piano de Misery, ou le rythme probablement indécent de Love Me Do (batterie jouée par Andy White, la version Ringo étant encore plus puissante).

I Saw Her Standing There et Please Please Me sont sans doute les deux autres originaux qui sortent du lot, mais c'est la reprise finale qui restera le morceau de choix de l'album. Enregistré en toute fin de session, Twist and Shout est électrique, et aussi puissant qu'un morceau pop pouvait être à l'époque. La voix de John Lennon, qui était préservée jusque là, se rapproche de la rupture, et montre à quel point ces quatre-là possédaient des talents complémentaires hors pair. On n'avait encore rien vu.

mercredi 9 septembre 2009

The Beatles Remasters : introduction explicative


Vous l'avez probablement entendu/lu quelque part, un vieux petit groupe refait parler de lui ces jours-ci. Pour voir un peu plus clair, voici un résumé de ce qui se passe avec les remasters des Beatles et Music Box.

Aujourd'hui, le 9/9/9, sortent les albums des Beatles, remasterisés pour la première fois depuis leur sortie en cd, qui date de 1987. Pour faire court, les albums avaient besoin d'un gros dépoussiérage, et ce dernier est magnifique.


Les albums sortent de trois manières :

- individuellement, les douze albums studio + Magical Mystery Tour et la (double) compilation de morceaux hors albums Past Masters. Ce seront les mixes stéréo, pour la première fois en ce qui concerne les quatre premiers albums. Chaque album est accompagné d'un documentaire en quicktime, ainsi que des notes d'époque.

- un box reprenant tous les albums qui sortent individuellement, avec un DVD reprenant les documentaires

- un box plus particulier, qui comprend les dix albums sortis à l'époque en mono, autrement dit, de la manière à laquelle on était tous censés les écouter. De plus, Help! et Rubber Soul comprennent le mix stereo d'origine (les versions cd de 1987 avaient été remixées pour l'occasion). Past Masters est ici renommé Mono Masters, et comprend les morceaux non-albums mono, y compris un EP 4 titres jamais sorti pour accompagner Yellow Submarine (le film).


Ce qui fait donc trente disques, et un certain temps pour tout ingurgiter. Après quelques écoutes, deux conclusions sont évidentes : d'abord, le son est totalement somptueux, et surpasse non seulement les cd de 87 (ce qui n'était pas difficile) mais aussi les remasters officieux du Dr. Ebbetts. Ensuite, les versions mono me semblent préférables quand c'est possible, pour des raisons de fidélité, mais aussi de qualité sonore : on peut remasteriser ce qu'on veut, mais à l'époque, l'enregistrement en stéréo, ce n'était pas encore au point.

Mais je ne veux pas rentrer dans des détails trop techniques : les articles qui, j'espère, seront publiés ici régulièrement feront part de mes impressions en tant qu'auditeur, pas en tant que technicien qui repère le moindre détail, la moindre différence entre les versions.

On commencera donc avec Please Please Me, pour se terminer un jour avec Let It Be.

"When I get to the bottom, I go back to the top of the slide..."

mardi 1 septembre 2009

9/9/9


Dans une bonne semaine, le 9/9/9, sortiront enfin les albums des Beatles en version remasterisée. Pour faire court, je dirai simplement que les albums cd des Beatles, qui ont, je pense, une certaine importance dans l'histoire du rock ont un son assez horrible. Il aura fallu très longtemps pour qu'on se décide enfin à retravailler les enregistrements (à partir des masters de base) mais il paraît que les résultats sont stupéfiants.

Tout le monde connaît ses albums, mais il sera très intéressant de les redécouvrir avec un son qui leur rend enfin justice.

Pour ma part, je publierai une chronique de chacun des albums, dès que je pourrai. Je pensais réactiver RetroMusicBox pour l'occasion, mais deux blogs, c'est déjà pas mal : ce sera donc ici.

De Please Please Me au double Past Masters, en passant par les légendaires Revolver, Rubber Soul, The Beatles, Abbey Road, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et tout le reste, je suis assez impatient de tout écouter et de faire partager mes impressions, sur des albums vieux de plus de quarante ans.

mercredi 26 août 2009

Pukkelpop : mini-review


Les intentions étaient bonnes, mais les circonstances ne m'ont permis que d'assister au premier jour du Pukkelpop, et encore, assez tard.

Je n'ai donc vu vraiment que trois groupes, mais quels groupes : Them Crooked Vultures, Faith No More et My Bloody Valentine.

Them Crooked Vultures, tout le monde le sait maintenant, c'est un nouveau groupe composé de Josh Homme (Queens of the Stone Age, voix + guitare), John Paul Jones (Led Zeppelin, basse), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters, batterie) accompagnés à la seconde guitare par Alain Johannes (Queens of the Stone Age, Eleven).

Le concert "secret" du Pukkelpop n'était que leur troisième, mais ils étaient déjà bien rôdés, et ont ont joué une petite heure de nouveaux morceaux. Plutôt que d'essayer de les décrire, il est préférable de les voir/écouter soi-même, notamment grâce à cette playlist Youtube préparée par l'excellent webzine Antiquiet. Pas encore de date prévue pour l'album, mais il va être immense.

Le premier morceau du concert, Elephant :




Le comeback de Faith No More est un des événements de l'année, et un grand moment pour moi, qui ne les avais encore jamais vu live. Le groupe était magistral, Patton totalement déjanté, mais je reste un tout petit peu déçu par la setlist. Mais bon, le groupe n'avait qu'une heure de concert + beaucoup d'excellents morceaux à caser. Reste que RV et une interminable version de Just a Man n'avient peut-être pas leur place en festival, mais Faith No More n'a jamais fait qu'à sa tête. Il ne me reste plus qu'à espérer qu'ils repasseront en salle, on ne sait jamais, stranger things have happened... Là encore, Youtube is your friend, et permet même de voir ce fameux stagediver qui s'est fracassé la mâchoire sur une barrière de sécurité, à trois mètres de moi.

Vidéo d'un des rares morceaux "simples" du groupe, The Gentle Art of Making Enemies




Pour My Bloody Valentine, je suis resté à l'extérieur du marquee, devant les écrans géants. Malheureusement, le concept et l'endroit s'alliaient assez mal, et le son MBV perdait en subtilité : les voix de Kevin Shields et de la toujours élégante Bilinda Butcher se perdaient dans l'éther. Mais le plus terrible, évidemment, c'était la Holocaust Section de You Made Me Realise, qui clôture le concert avec le groupe qui joue de plus en plus fort pendant 20 minutes, jusqu'à un niveau totalement insupportable. Le public partait en courant, rendant la prestation du groupe plus proche d'un happening artistique que d'un concert. Mais My Bloody Valentine reste responsable d'une musique simplement magnifique, qui a le pouvoir de transporter les auditeurs dans une autre dimension.

Voici Only Shallow, pour un tout petit peu se rendre compte :


Enfin, j'ai aussi (un peu) aperçu les Deftones, avec un excellent set dispo en proshot sur Youtube.

Mais je hais les festivals. Je n'y retournerai qu'en cas d'extrême nécessité, et là, c'était le cas.

jeudi 13 août 2009

Pukkelpop preview 8/8


Enfin se termine ces deux semaines de preview du Pukkelpop 2009, avec le main stage du samedi 22 août. Grosse artillerie, mais sélection assez étonnante.

Anti-Flag : comme le programme du Shelter n'était pas du même niveau que les autres jours, les organisateurs ont préféré placer Anti-Flag tôt sur le main stage plutôt qu'en tête d'affiche du Shelter. Soit, cela me permettra de les voir sans problème.

Dinosaur Jr. : avec Faith No More, LE groupe que je ne veux rater sous aucun prétexte. J Mascis est peut-être mon musicien préféré, et Farm un de albums de 2009. Je suis assez surpris de les voir sur le main stage, j'espère que cela ne nuira pas trop à leur puissance sonore.

N.E.R.D : déjà vus à Werchter il y a quelques années, on peut espérer que leur prestation sera meilleure, et consistera en autre chose que Pharrell Williams faisant le mariole malignre en torse nu.

50 Cent : ha. Lors de mon dernier Pukkel, il était déjà là, et a foiré sa prestation, arrivant largement en retard, et n'étant même pas toujours présent sur scène. Pourtant, il est de retour, sans doute pour attirer un contigent de fans hip-hop. Douteux quand même.

Arctic Monkeys : que dire d'un groupe qui, en trois ans, est passé du stade "club de 200 places" à tête d'affiche d'un festival de 60 000 personnes. Et contrairement à leurs pairs (par exemple Kings of Leon, excellent groupe mais dont le dernier album ne vaut pas tripette), ils le méritent amplement : Humbug est une merveille.

On ne pouvait rêver de mieux pour finir ce festival.

Les previews, c'est bien, mais les reviews, c'est mieux.

Dans une dizaine de jours, je reviendrai avec mon avis sur le Pukkelpop 2009. Est-ce que j'ai vu tout ça? Qu'est-ce que j'ai vu d'autre? Surprises, déceptions, confirmations?

mardi 11 août 2009

Pukkelpop preview 7/8


Samedi 22/8, seconde partie

Cinq artistes à voir dans le club ce vendredi, en tout cas, cinq artistes que j'ai présélectionnés : Brakes (excellent groupe trop méconnu), Deerhunter (qui ne m'a pas - encore? - convaincu), Florence + The Machine (que je vais probablement détester), mais surtout une autres des légendes parsemant ce Pukkelpop 2009, Tortoise. Enfin, Little Boots, pourquoi pas?

Après-demain, suite et fin de mon programme de ce festival de folie.

dimanche 9 août 2009

Pukkelpop preview 6/8


Il est maintenant l'heure d'attaquer la dernière journée du Pukkelpop 2009, qui sera divisée en trois (petites) parties.

Samedi 22/8, première partie

Après avoir étudié le programme, je passerai la plupart du temps entre le club et le main stage, en espérant qu'il n'y ait pas trop de conflits d'horaires.

Mais ailleurs, ce n'est pas mal non plus. Le shelter semble moins intéressant, mais c'est notamment parce que je ne connais pas tous les groupes : je serai sans doute surpris. J'irai voir Rolo Tomassi, de toute façon. Je passerai peut-être revoir Peaches dans le dance hall, voir si ses gimmicks sont toujours aussi gratuitement horripilants.

Enfin, j'ai présélectionné trois groupes dans le marquee, Enter Shikari (je ne tiendrai sans doute pas plus de trois minutes, mais bon), Klaxons (avec aussi l'espoir de nouveaux morceaux) et, pour la seconde fois du weekend, dEUS.

Dans deux jours, le club.

vendredi 7 août 2009

Pukkelpop preview 5/8


Vendredi 21/8, seconde partie

Trois scènes à l'honneur cette fois-ci :

le Club, avec les allumés écossais de Dananananaykroyd (si le batteur est remis d'une fracture du coude) et The Virgins (aucune idée de qu'ils font, mais The Virgins, c'est une bonne idée de nom de groupe)

le Marquee : les tout aussi écossais Glasvegas, dont l'album était par moment sympathique, Vampire Weekend, qui viendra nous présenter quelques nouveaux morceaux mais aussi dEUS. dEUS qui va jouer deux fois, pour deux sets qu'on annonce différents. J'essaierai au moins d'en voir un, je n'ai plus vu la bande à Barman depuis dix ans.

le Main Stage : certainement la moins grosse journée sur la première scène, rien ne me semble immanquable. Eagles of Death Metal fera passer le temps agréablement, et je pourrai dire que j'aurai vu Kraftwerk. Malheureusement, j'ai déjà vu Placebo.

TBC dans deux jours...

edit : Dananananaykroyd ne sera pas là...

mercredi 5 août 2009

Pukkelpop preview 4/8


Vendredi 21/8, première partie


On s'intéresse maintenant à la seconde journée, le vendredi. Moins intéressante (pour moi), elle comprend toute fois son lot de groupes immanquables.

Cette fois encore, le Shelter est un festival à lui seul. Six groupes qui valent le déplacement :

A Place To Bury Strangers, groupe nu-shoegaze aussi brillant que bruyant ; Future of the Left, que je verrai quelques années après l'incroyable prestation de Mclusky dans le club ;

Face To Face , groupe punk californien légendaire qui entame un étonnant trio de reformations qui comprend aussi The Jesus Lizard et The Get Up Kids.

Enfin, la journée se clôturera par le projet barré de Hank Williams III, Assjack. Je passerai aussi sans doute jeter un oeil au Club, pour The Black Lips (toujours voir les groupes avec black dans leur nom).

Suite dans deux jours...

lundi 3 août 2009

Pukkelpop preview 3/8


Jeudi 20/8, dernière partie

On va terminer ce premier jour du Pukkelpop, avec du lourd sur le main stage. Mais avant, un saut dans le Dance Hall pour voir le show live de Simian Mobile Disco, parce que James Ford a produit Arctic Monkeys, et parce que j'aime bien leur single Audacity of Huge. Mais les choses sérieuses se passent...

Sur le Main Stage, avec cinq groupes notés :

Maxïmo Park, parce que jamais vus, même s'ils ne m'intéressent plus trop.

Razorlight, parce que malgré leurs récentes infâmies, le premier album me rappelle de très bons souvenirs

Deftones, parce que même sans Chi Cheng, ils restent un groupe fantastique, et j'ai envie qu'ils effacent un mauvais souvenir de leur précédent concert (un mauvais Werchter).

The Offspring, parce qu'il faut ce genre de groupe dans chaque festival

Faith No More, parce que j'attends de les voir depuis plus de dix ans, et c'est pour moi un énorme événement.

Après-demain, on s'attaque au (plus calme) vendredi.

samedi 1 août 2009

Pukkelpop preview 2/8


Jeudi 20/8, deuxième partie

Après s'être intéressé au Shelter, on va se promener dans les autres scènes, et voir ce que je devrais voir a priori (mot important).

Le Château est la scène alternative (d'un festival alternatif, c'est dire), et j'y verrais bien les allumés folk de Vetiver (avec ou sans Devendra Banhart?) ainsi que les rockers enfumés The Black Angels.

Le Club est une petite scène couverte, où jouent généralement des groupes qui demandent une atmosphère intimiste. J'irai voir Grizzly Bear, dont l'album pourtant bien reçu Veckimatest ne m'a pas convaincu.

Pour finir avec les scènes couvertes d'aujourd'hui, le Marquee, qui en est la principale. Grosse affiche là aussi, et je ne manquerai pas Bon Iver (même remarque que pour Grizzly Bear), Dizzee Rascal (pour me souvenir de l'époque où il était excellent), Wilco (que je connais mal) et surtout, surtout, My Bloody Valentine, récemment reformé, et que je veux absolument voir depuis... 10 ans. Il faudra sans doute partir avant la fin pour Faith No More, mais bon, je ne raterai que la fin de la "Holocaust Section" de You Made Me Realise...

Suite et fin du jeudi dans deux jours...

mise à jour (7/8/09 11h02): entre Wilco et Beirut jouera, dans le Marquee, un groupe surprise. C'est tellement un secret de polichinelle que je ne le nommerai pas, mais ce sera totalement immanquable. Et ça va foutre tout mon programme en l'air, pour la bonne cause!

jeudi 30 juillet 2009

Pukkelpop preview, intro + 1/8


Pour la première fois depuis quelques années, je vais aller à un festival pendant plus d'une journée. La raison est simple : l'affiche du Pukkelpop ne me donne pas le choix. Je comptais simplement aller voir Faith no More et le reste de l'affiche du jeudi, mais je ne saurais décemment passer à côté du reste.

J'ai fait une petite présélection de ce que je voulais voir, et je vais découper tout cela en huit parties, en disant en quelques mots pourquoi je veux voir ces artistes-là.

On commence avec la première partie du jeudi, le jour le plus chargé en ce qui me concerne (19 groupes à voir!)

Note préalable pour tous les posts : le Pukkelpop permet, et encourage les découvertes, donc il y a beaucoup de chances que je ne verrai pas tous ces groupes, et que mon attention sera détournée, tant mieux. Même chose pour l'horaire : vu qu'il n'a pas encore été dévoilé, je ne sais pas prévoir les (inévitables) collisions. Il faudra choisir...



Jeudi 20/8, première partie

La première partie de cette preview se passera entièrement au Shelter, seconde scène ouverte, et ex-Skate Stage. Pendant les trois jours, cette scène enverra du lourd, très lourd. Et le jeudi, on pourrait y rester toute la journée. Hélas, il faudra choisir.

Ghosts of a Thousand : je les connais mal, mais j'en ai entendu du bien de la part d'un ami qui a joué avec eux.

Rival Schools : légende totale emocore reformée l'an dernier. A voir absolument.

Bring Me The Horizon : je ne connais pas plus que ça, mais si le programme le permet, j'y serai.

Thursday : à ranger avec Rival Schools, groupe qui a influencé énormément de monde, pour un bien mais aussi pour un mal. N'acceptez pas d'imitations.

Opeth : un des groupes metal contemporains les plus intéressants. J'ai bien peur que je devrai aller voir My Bloody Valentine à cette heure-là, mais je jetterai quand même un oeil.

Cavalera Conspiracy : le groupe des frères Max et Igor Cavalera, qui reprennent forcément du Sepultura, mais pas seulement leurs "derniers" morceaux. Je serai sans doute devant Faith No More, mais on ne sait jamais...


La suite dans deux jours...

mardi 28 juillet 2009

Encore un peu de métacommunication


Suite des réflexions sur l'avenir de mes boîtes à musique...

D'abord, le switch Music Box de Skynetblogs vers Blogger. J'en suis 100% satisfait. J'imagine que j'ai du perdre quelques lecteurs dans l'aventure, mais je vais continuer à publier des deux côtés pendant quelques articles encore (et finir la migration des 500 articles), avant de définitivement mettre la clé sous le paillasson. Blogger est juste nettement mieux.

Au point que je vais faire la même chose pour Music Box Off. C'était le moins suivi de mes blogs, mais l'article sur Michael Jackson a été fort consulté, ce qui fait que de nouveaux lecteurs sont arrivés (bonjour à ceux qui ne sont pas repartis). Je vais donc continuer dans la même veine, mais là aussi, je vais migrer vers Blogger, tout aussi progressivement (même plus), même si je n'importerai pas tous les posts.

D'ailleurs, je vais entamer dans les prochains jours une suite d'articles qui présentera de manière évidemment subjective le Pukkelpop 2009, auquel j'assisterai. On en reparlera bientôt.

mardi 14 juillet 2009

Jack White et Beastie Boys, un pied dans le futur


Il ne se passe plus une semaine sans que des initiatives novatrices voient le jour en terme de distribution de musique commerciale.

On ne reviendra pas sur ce qui s'est passé ces dernières années, avec l'avènement de Trent Reznor comme pape du Music Business 2.0, mais force est de constater qu'il fait des émules. (Reznor entame actuellement sa reconversion comme gourou du marketing pour groupes débutants, offrant quelques conseils très intelligents sur son forum)

Par contre, je pense que je soulignerai régulièrement les initiatives que je trouve intéressantes, en commençant par ces deux-ci.


Beastie Boys

Dans le business depuis environ 70 ans, ils auraient pu tranquillement suivre un modèle classique. Alors qu'ils vont sortir leur premier album "complet" depuis 1998 (après le pur hip-hop To The 5 Boroughs et l'instrumental The Mix-Up) en septembre, ils sont actuellement en train de remasteriser et de ressortir leurs albums principaux. Ils ont commencé par Paul's Boutique, puis Check Your Head, et maintenant Ill Communication.

La particularite de cette sortie (outre l'excellente remasterisation et 12 bonus tracks), c'est qu'elle est variée, et complète, histoire que tous les goûts et tous les budgets puissent s'y retrouver. Jugez-en plutôt : l'album est disponible en version digitale (mp3 320 kbps, FLAC ou ALAC, pas de merde à la iTunes ici) pour 17 dollars, le double cd pour 20, le double vinyl (180 grammes) pour 26 et l'édition de la mort, triple vinyl dans coffret luxueux de 1500 exemplaire pour 90.

Autre point d'intérêt : à l'achat d'un format physique, le téléchargement est compris, les B-Boys ont compris que la meilleure manière d'éviter le leak d'un album, c'est encore de leur mettre à disposition soi-même.

Pour ajouter encore une couche, ces 4 packages peuvent être agrémentés d'un tshirt exclusif, pour une quinzaine de bucks supplémentaires.

Je suis 100% pour ce genre de distribution, car personne n'est lésé : en ce qui concerne la musique, même celui qui achète la version à 90$ n'a pas un morceau de plus que celui qui n'achète que le download. On a clairement pensé aux fans, à tous les fans, d'abord.

J'espère pour eux qu'ils auront la même surprise que pour le double vinyl de Check Your Head : certains albums comprenaient un 7" de deux morceaux inédits, futurs extraits de Hot Sauce Committee, Volume One.


Jack White

Jack White, des White Stripes, Raconteurs et plus récemment The Dead Weather, a aussi un label et un studio, nommé Third Man.

Il va encore une étape plus loin, en créant une sorte de Fan/Record Club appelé The Vault . Le système est plus complexe, mais voici un résumé.

On peut être membre de deux manières. Soit en payant 7$ par mois (3 mois minimum) pour obtenir un accès aux préventes des artistes Third Man, des streams exclusifs, photos, chats, articles, etc etc. Une sorte de fan club multimédia, en somme.

Mais c'est surtout l'autre formule qui attire l'attention : pour 20 dollars/mois (3 mois minimum aussi), on a tout cela mais en plus un vinyl 12", un 7" et un tshirt exclusif. Exclusif, au sens le plus restrictif du terme : non seulement rien de tout cela ne sera vendu ailleurs, mais en plus les vinyls ne seront pas repressés. Encore plus : l'inscription pour le premier trimestre se clôturera le 21 juillet, et on pressera autant de vinyls que de membres inscrits. Impossible de faire plus exclusif, et la faq du site insiste sur le caractère collectionnable/ebayable des articles.

Je trouve que c'est assez osé comme démarche, et je n'ai pas la moindre idée (eux non plus, apparemment) si ça va marcher. On ne sait pas précisément pourquoi on paie : oui, on pourrait avoir le nouvel album des White Stripes avant tout le monde, mais on pourrait aussi se retrouver avec deux faces B des Raconteurs enregistrées dans le garage de Jack White (en fait, pourquoi pas?).

C'est sans doute pour cela qu'ils ont lâché le morceau sur les premiers disques disponibles : un mix mono inédit (on rappelera que la version vinyl était nettement préférable au cd, très mal masterisé) de Icky Thump des White Stripes, en double 180 grammes et un 7" de deux reprises du Dead Weather.

Reste quand même une question cruciale : 60 dollars (45 euros environ) pour du contenu digital qui sera sans doute disponible ailleurs, une chance de préventes (pour des artistes dont les tickets sont encore accessibles), un vinyl d'un album connu, deux reprises et un tshirt?

Si je pouvais, je pense que je le ferais, que ce ne soit que pour les encourager à nous surprendre. Mais j'aurais quand même préféré quelque chose de plus dingue pour lancer le produit. On en veut toujours trop...