Je n'ai plus parlé de ce que j'avais appelé "marketing 2.0" depuis quelques mois. Il faut dire que maintenant, n'importe quelle sortie majeure est accompagnée de gimmicks divers et variés, entre éditions supermegadeluxe invraisemblables (l'exemple extrême étant sans doute l'anthologie de Lamb of God, dont la version la plus chère propose une véritable guitare électrique) et autres trucs pour vendre du disque : le dernier Arcade Fire est actuellement numero 1 aux USA, mais est-ce que c'est grâce à sa qualité, à ses huit pochettes différentes, ou au fait que le download coûte quatre dollars?
Je vous parlerai bientôt de ce que Jonah Matranga propose pour son nouvel album solo, mais maintenant, c'est au tour de Helmet. Groupe des années 90 qui en a influencé plus d'un, Helmet continue à régulièrement sortir des albums sans vraiment déchaîner les passions, malgré l'évident talent du leader (et seul membre constant) Page Hamilton. On est habitué aux différentes éditions accompagnant une nouvelle sortie, mais ici, le rapport qualité/quantité/prix est assez extraordinaire, et crée un pont entre deux entités trop souvent séparées : l'album et le live.
Pour commencer, Helmet offre les options habituelles : download, cd, vinyl et y ajoute un album live. L'édition deluxe à 74,99$ y ajoute même une clé USB avec quatre albums live supplémentaires (dont Graspop 2008), le tout signé par Hamilton. Mais c'est le package supérieur qui interpelle. Pour 100 dollars, l'acheteur a droit à l'édition deluxe, mais aussi (il faut le relire 20 fois pour le croire) un passe qui donne accès à chaque concert du groupe en 2010, avec autant de rencontres du groupe. For real. Quand on sait que le groupe a 32 dates prévues cette années, dont pas mal sur la côte ouest, il fait bon être californien fan de Helmet avec une bonne voiture. En plus de ça, le groupe court-circuite les réseaux habituels de vente de billets, ce qui leur permet d'en vendre à seulement 24 dollars (avec album live compris) directement sur leur site.
Il serait très intéressant de savoir si une telle aventure est financièrement profitable, mais c'est une idée absolument géniale, qui, pour une fois, ne prend pas le fan comme un gros pigeon prêt à claquer n'importe quoi pour son groupe préféré. Maintenant, si Seeing Eye Dog pouvait être du niveau d'Aftertaste...