mardi 25 décembre 2007

Pour enterrer 2007, suite et fin


The_White_Stripes_Icky_ThumbLes grosses machines ont un peu boudé 2007. En attendant REM, U2 et Metallica pour 2008, on a quand même eu Nine Inch Nails et le très électro Year Zero, Foo Fighters avec un album très, euh, Foo Fighters et Queens Of The Stone Age, qui, a défaut se se rapprocher de l'extraordinaire brillance de Songs For The Deaf, essaie de se renouveler, avec un certain succès. Jack & Meg White, quant à eux, ont repris leur panoplie de Page/Plant/Mo Tucker pour un album incendiaire, le plus intense de leur discographie déjà très riche. On notera aussi un très bel album de Ben Harper, dont l'émotivité à fleur de peau se rapproche de plus en plus d'un Elliott Smith, dont la compilation de raretés New Moon est aussi très recommandable. Pearl Jam étant en pause méritée après une superbe tournée européenne, Eddie Vedder transforme avec brio son premier essai cinématographique : la BO du dernier Sean Penn, Into The Wild. Déjà nominé aux Golden Globes, Ed pourrait enfiler un smoking et aller chanter aux Oscars. Dans un même registre folk/qui vient du coeur, And, de Jonah Matranga, est une réussite totale : l'ancienne légende de la scène hardcore de Sacramento démontre sa sensibilité et ses talents de songwriter.

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La surprise/découverte de l'année? Battles, sans aucun doute. Formé autour de l'ex-Tomahawk/Helmet John Stanier, Battles est un nouveau groupe de rock. Ou plutôt un groupe de nouveau rock. Un rock trafiqué, loopé, filtré mais qui reste organique et très intéressant. Ils détiennent le futur entre leurs mains, et on peut leur faire confiance. On citera aussi Reuben, pas une découverte en soi mais un trésor caché d'un groupe qui restera sans doute maudit toute sa carrière. À l'inverse, les deux albums de Korn auront déçu. Untitled est parfois décent, mais le Unplugged pousse très loin la barre du ridicule absolu. Heureusement que Unsane et Down étaient là pour lever bien haut l'étendard du metal gras qui tache et qui fait plein de bruit. Down qui prouve d'ailleurs que Phil Anselmo est un des plus grands vocalistes de tous les temps, même si on ne peut pas s'empêcher de penser à un certain gâchis. Toujours dans le registre métallique, Serj Tankian nous a présenté Elect The Dead, premier album solo entre SOAD et Danny Elfman, et débarassé de l'embarassante présence de Daron Malakian. Inclassable, Oceansize impressionne encore et toujours, avec l'implacable Frames. On notera aussi l'ovni bruyant Pyramids.

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J'aurai aussi, à titre personnel, découvert l'impressionnante scène punk française, gravitant autour de Guerilla Productions. Dolorès Riposte, Justin(e) et surtout Guerilla Poubelle sont les principaux représentants d'un mouvement qui n'a rien à envie à son vieil ancètre californien, Punk=Existentialisme valant bien les meilleurs Bad Religion. Et toujours dans l'hexagone, j'ai été conquis par le live de Daft Punk, qui transcende les albums studio pour en faire la plus grande fête de l'univers.

On a aussi beaucoup parlé de nouvelles technologies et de téléchargement, avec, entre autres, une loi française très sarkozyste, la fermeture illégale et finalement pathétique du plus grand tracker musical BitTorrent et, surtout, les entreprises de Trent Reznor et Radiohead. L'avenir nous dira si c'est vraiment la voie du futur, mais on va vers la bonne direction, celle où les artistes, et leur art peuvent enfin être considérés.

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Mais évidemment, c'est In Rainbows qui a surpris et conquis 2007. On savait que Radiohead avait terminé l'album, et allait bien finir par le sortir, mais avoir l'annonce officielle dix jours avant sa sortie, c'était absolument inouï. On passera bien vite sur les quelques ratés inhérentes à une entreprise si novatrice pour retenir que l'album lui-même est splendide, plus un pas sur le côté qu'une évolution à la Kid A, mais avec quelques morceaux magnifiques.

Je n'ai absolument pas la prétention de parler de tout ce qui était bien en 2007, je vais encore découvrir plein d'albums dont j'aurais du parler, et tant mieux, d'ailleurs. Cette collection d'albums est très loin d'être exhaustive, mais je comptais simplement développer un peu plus que d'habitude, et sortir du carcan des longues listes impersonnelles. Oh, et pour la question qui serait fatalement tombée, mon album préféré de 2007? Beyond ou Lust Lust Lust, selon les jours. Sans doute Beyond, en fait.

Bonnes fêtes, ne gaspillez pas, et à l'année prochaine.

mardi 18 décembre 2007

Pour enterrer 2007, première partie


J'ai pensé plusieurs fois à la manière de présenter ma rétrospective 2007. Clairement, je ne voulais pas de classement, parce que c'est juste complètement stupide : une année de rock n'est pas un championnat de football. Un top 10 amélioré et commenté sera publié chez Pinkushion, je vais donc écrire quelques lignes ici sur ce qui m'a intéressé cette année. (ma propre définition de "quelques lignes").

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L'année a commencé vite et fort, confirmant Kaiser Chiefs comme plus grand groupe bourrin actuel : leur performance à Werchter était plus indigeste que quatre jours de bouffe de festival. Idlewild et The Cooper Temple Clause, deux des meilleurs groupes britons de cette décennie ont sorti deux albums pas fort terribles, ce qui a d'ailleurs entraîné le split des seconds, alors qu'Idlewild, récemment coupable d'un mauvais best of, ne semble pas mieux se porter. Klaxons a enflammé début 2007 avec le meilleur album nu-rave d'une année où on était censer danser avec tout. Mais avec un Enter Shikari peu subtil et Justice quand même bien lourd, le soufflé est vite, trop vite retombé. Damon Albarn a, une fois de plus, sorti un grand album avec The Good The Bad And The Queen, alors qu'on s'interroge toujours sur la survie de Blur. Quant à Bloc Party, le jury ne s'est toujours pas mis d'accord, comme pour Arcade Fire, d'ailleurs.

BotT-Proper
On est d'accord pour Kings Of Leon, par contre, qui a sorti un troisième album très solide et qui pourraient avoir une très belle carrière devant eux, qui force le respect de leurs pairs et du public. Du respect, Nick Cave en a à revendre, et le risque pris par son projet très vicieux Grinderman paie, surtout si on le compare avec le médiocre Stooges, sorti en même temps. 2007 aura d'ailleurs connu son lot de reformations, certaines excitantes (Rage Against The Machine, My Bloody Valentine, Jesus And Mary Chain) d'autres carrément sans intérêt (Billy Corgan et son groupe dont je refuse de citer le nom). La meilleure nouvelle venant encore d'une Kim Deal qui refuse de détruire la légende de Pixies, tout en préparant un nouveau Bredeers pour 2008. Ce qui n'empêche que Frank Black, rebaptisé Black Francis, a enfin sorti un solo semi-décent. Maynard James Keenan aurait pu garder son Puscifer pour lui, ceci dit, et continuer à se moquer d'Axl Rose (Chinese Democracy sort le 12/02/08, c'est même Amazon qui le dit. On y croit, on y croit...)

DinosaurBeyond
Mais le retour de l'année, et peut-être son meilleur album, c'est Dinosaur Jr. J Mascis, légendaire brûleur de cordes, avait continué l'aventure solo après les départs de Lou Barlow et Murph, mais sans atteindre les sommets des late-eighties, où Bug et You're Living Over Me étaient des manuels de parfait petit grunger. La famille s'est reconstituée et le nouvel album est totalement ahurissant de réussite. Par contre, Mclusky ne se reformera sans doute jamais, Jon Chapple s'étant exilé en Australie. Falco, quant à lui, a formé un nouveau groupe, qui s'est bien vite rendu responsable d'un des meilleurs albums de l'année, rien que ça. On entendra parler de Future Of The Left, tout à fait digne de son glorieux ancêtre.


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2007 fut aussi, et encore, une année Arctic Monkeys. Favourite Worst Nightmare s'est moins bien vendu que le premier album (dont le record a déjà été battu) mais il est plus aventureux et plus personnel. De plus, des rumeurs parlent déjà d'un nouvel album pour mi-2008, ce qui en ferait trois en un peu plus de deux ans. S'ils arrivent à passer le syndrome Be Here Now, ils rentreront définitivement dans la légende. Outre les Monkeys, quelques groupes qui avaient connu beaucoup d'intérêt ces dernières années ont sorti un petit nouveau : Black Rebel Motorcycle Club, qui prouve qu'ils sont là pour durer, ou encore Biffy Clyro : plus classique mais tout aussi bon qu'avant.

Lust_Lust_LustOn est aussi fort surpris du Manic Street Preachers : Send Away The Tigers est carrément leur meilleur album depuis dix ans. Pas trop difficile, c'est vrai, mais parfois, on se contente de peu. Par ailleurs, The Hives prouvent qu'ils sont capables de survivre sur le long terme, avec déjà une quinzaine d'années de carrière. The Black And White Album voit des productions de Jacknife Lee et Pharrell Williams amplifier leur son, sans le renier. The Raveonettes, connus auparavant pour leurs exercices de style et la dette qu'ils ont envers la pop des fifties ont carrément sorti un des meilleurs albums shoegaze jamais enregistré, pure merveille de bruit ultra mélodique, et un de mes albums préférés de cette année.

(suite et fin dans quelques jours...)

jeudi 1 novembre 2007

Musique, mensonges et petit cochon


Je n'avais pas spécialement l'intention de parler de ce sujet, mais il y a suffisamment de points à remettre sur les i, et la (lol) blogosphère belge n'en a pas spécialement parlé. D'abord, rappel des faits. Le mardi 23 octobre, les Polices britannique et néerlandaise, coordonnées par Interpol, ont invité la presse pour assister à l'arrestation d'un homme de 24 ans, dont le pseudonyme Internet était connu de plusieurs dizaines de milliers d'internautes.

Son crime? Impossible à dire, les autorités sont probablement en train de se concerter pour trouver quelque chose à lui reprocher. Ce qu'il a fait? Participer à la révolution culturelle. OiNK était le créateur du site qui portait son nom, oink.cd (autrefois oink.me.uk). OiNK (le site) était principalement un tracker bittorrent, à savoir (on va faire simple, la question n'est pas technique) une sorte d'index de fichiers qui permettaient de connecter les internautes entre eux pour s'échanger principalement des albums musicaux.

Etait-ce illégal? L'avenir nous le dira, mais, grâce au concept BitTorrent, aucun fichier musical ne se trouvait sur les serveurs conquis par la police néerlandaise, OiNK ne servait que d'interface à la disponibilité des morceaux, comme un simple moteur de recherche, comme on le verra plus tard. Mais même s'il est évident que certaines formes de téléchargement illégal ont effectivement été favorisées par OiNK, la manière dont tout ça s'est passé peut choquer.

D'abord, le tapage médiatique, et les mensonges qui ont suivi. Quelques heures après l'arrestation et les saisies, différents lobbys du disque ont piraté sans vergogne oink.cd, en y installant un message menaçant. Ceci dans l'illégalité la plus totale, et sans aucun respect de la présomption d'innocence. Pire, les communiqués de presse ont été clairement mensongers, on y apprenait, entre autres, que OiNK était un site payant. Même si les donations étaient possibles, elles n'étaient nullement obligatoires et ne fournissaient pas d'avantage en termes de téléchargement. De plus, les règles très strictes en matière de qualité sonore faisaient que les albums disponibles sur OiNK étaient de bien meilleure qualité que, disons, iTunes. On avait donc le choix entre de la bonne qualité gratuite et illégale ou de la mauvaise qualité (bit rate et DRM), chère mais légale.

C'était une évidente manipulation de la part de l'industrie du disque qui, encore plus dépassée par les événements que d'habitude, a tenté de faire peur au public et de diaboliser les terroristes de la souris. Malheureusement pour elle, les choses ne se sont pas trop bien passées.

On le sait : on ferme un site, deux s'ouvrent quelques minutes plus tard. Il était donc évident que des alternatives allaient se mettre sur pied, dont une chapeautée par The Pirate Bay, tracker suédois bien connu pour être littéralement intouchable. Même si ces sites n'ont pas encore l'ampleur d'OiNK (180 000 membres, quand même), ils démontrent ce que TorrentFreak appelle l'hydre: on coupe une tête, mais l'animal survit, plus fort encore. Évidemment, ces sites pourraient peut-être aussi subir l'ire des autorités, mais qui se fatiguera le premier?

Mais ce n'est pas le plus important. Au sein même de l'industrie, des voix dissonantes se font entendre. Pas spécialement pour défendre le vol, mais le concept même de modification de la distribution de la culture et de l'art. Le premier a été Rob Sheridan, graphiste professionnel, qui a analysé la question dans un long article, résumé et traduit ici. Le titre est évocateur : When Pigs Fly: The Death of Oink, the Dirth of Dissent, and a Brief History of Record Industry Suicide. Sans trop de surprise, c'est Trent Reznor qui a jeté un pavé dans la mare. Défenseur de la gratuité de l'artéfact culturel, il a encouragé ses fans à voler son dernier album, et a même diffusé ses propres dvd via bittorrent. Non seulement Reznor a défendu OiNK, mais il a carrément avoué en faire partie.

Il est temps que les quatre majors se rendent compte que l'exploitation du public touche à sa fin. Cette fin d'année 2007 est la plus importante dans ce domaine : on a vu la fin annoncée de la DRM, des alternatives supérieures à iTunes, la bombe Radiohead, et maintenant, cette tentative pathétique de discrédit. Ce n'est pas par la terreur qu'on vendra plus de disques. Par contre, essayer de prendre les gens un peu moins pour des cons, ça pourrait marcher. Le futur s'annonce rayonnant.

En guise de conclusion, et en parlant de futur rayonnant. Nos amis de la SABAM, qui dans le genre prendre les gens pour des cons sont assez forts, avaient demandé que les fournisseurs d'accès internet bloquent le téléchargement illégal, ce qui, en gros, est aussi facile que d'aller à la plage et de retirer tous les coquillages à lignes jaunes et blanches. C'est bien de vouloir faire respecter la loi, mais ça serait encore mieux de balayer devant sa porte, de blanchir moins d'argent et de faire moins de faux. Mais je serai magnanime, et je leur laisserai la présomption d'innocence, tout en gardant un sourire en coin.

lundi 9 juillet 2007

Pearl Jam Tour 07 : 2/4 Werchter


Commençons par un ordre chronologique renversé, donc par Werchter, vendredi 29 juin. Werchter, on le sait, est paumé en plein milieu de nulle part. Quand on arrive dans le périmètre de sécurité, on est content même s'il pleut : on y est. Mais on est déjà nettement moins content de payer QUINZE EUROS de parking, juste pour rester quelques heures dans un champ boueux. Apparemment, selon la gentille fille au pantalon tombant qui prit nos sous, le gouvernement flamand fixe le prix pour pousser les gens à prendre les transports en commun. Fort bien (en admettant que ce soit vrai), mais alors 1) il faudrait prévoir des trains en plus, parce que payer 75€ pour partir avant la tête d'affiche pour choper le train, c'est un peu con ; et 2) il faudra aussi rapprocher le terminal des navettes vers la gare de Leuven (si j'écris Louvain, je risque quelque chose aussi, ici?), qui est à plus de deux kilomètres (sic) de l'entrée du site.

Bref, tout ce qu'on aime chez nos amis de LiveNation. Schuur voor Premier! Allez, encore un petit truc marrant, Pearl Jam vend, lors de la tournée, des ponchos jaunes avec logo, assez sympa pour 5€. Le merchandising officiel a refusé d'en vendre, parce qu'ils vendaient déjà les leurs, noirs et très fragiles. Je ne parlerai même pas des tickets bouffe et boisson, juste des toilettes, qui à un moment ont été toutes fermées pour vidange (en même temps, re-sic), poussant les gens à pisser dans les éviers. Sex drugs and infections.

Bon, la musique alors. Pour moi, le programme était simple. J'étais là pour voir Pearl Jam et d'autres groupes sur la main stage, je ne comptais donc pas aller voir ailleurs, même si Lily Allen me tentait bien (et apparemment, j'ai eu tort de ne pas aller la voir). Mon premier concert fut Kings of Leon, dont je ne doutais absolument pas de leur talent, les ayant déjà vu trois fois auparavant. Je parlerai d'ailleurs plus lors du review sur Nijmegen. J'ai juste été surpris qu'Eddie Vedder était déjà là pour chanter sur le final Slow Night So Long, sept heures avant le début de Pearl Jam. Belle surprise.

Kaiser Chiefs étaient absolument monumentaux. Ils représentent Werchter à eux seuls, avec leur bruit gras indigeste et pourtant bouffé sans modération par le public de supermarché présent. Leurs morceaux se ressemblent tous, mais sont de plus excessivement mal joués, le tout étant délivré par Porcelet Ricky Wilson, qui ne chante pas mal, il ne sait juste pas chanter du tout. Donc il saute partout, dans le public, sur scène. C'est marrant mais complètement à chier.

Sans surprise, Bloc Party, c'était exactement l'inverse. Des bons morceaux, des très bon musiciens, un frontman charismatique qui commence enfin à affirmer sa personnalité, mais un endroit qui ne leur convenait pas du tout. Á part Banquet, leurs chansons ne pouvait pas être comprises dans une plaine si large, avec un son qui s'envolait sans contrôle. Ils auront quand même réussi à faire sortir un soleil qui ne quittera plus le site de la journée.

Le trio infernal final était ouvert par Queens Of The Stone Age, dont Josh Homme est maintenant le seul membre fondateur. Josh était clairement bien bourré, mais ça n'a pas empêché son groupe, dont le monstrueux batteur Joey Castillo, de massacrer les gentils fans des Killers et des autres conneries du lendemain à coups de If Only, Sick Sick Sick, No One Knows, une version assez improvisée de Feel Good Hit Of The Summer et surtout un final à tomber par terre, sur l'hymne stoner Song For The Dead. Trop court, malheureusement, mais totalement époustouflant.

Arctic Monkeys, quant à eux, n'ont pas besoin de faire grand chose sur scène. Alex Turner cache sa timidité par des private jokes incessantes et parfois énervantes (mais j'aimerais vous y voir, à 19 ans devant 60 000 personnes), mais le setlist et l'exécution époustouflantes valent tout l'or du monde. Les extraits des deux albums se suivent sans temps mort, et on jurerait entendre un set best of d'un groupe qui a quinze ans de carrière.

Enfin, Pearl Jam pouvait jouer à Werchter, après deux annulations (1993 et 2000). C'était la dernière date de la tournée, et même si la voix d'Eddie Vedder était un peu fatiguée, et que le groupe a du se satisfaire de 90 minutes au lieu des 2h15 habituelles (un dernier merci, Werchter!), ils ont livré une prestation terrible, tout en passion et en puissance. Le setlist alliait classiques (Go, Animal, Even Flow, Alive, Corduroy) à quelques raretés bien reçues (Once, Brain of J, Nothingman) et ont pu remercier leurs fidèles fans avec Smile et un final sur Baba O'Riley (The Who) avec un certain Josh Homme en guest. Pas le meilleur de mes quatre concerts, mais même leur plus mauvais concert reste tellement au dessus du reste que c'en est presque injuste. Dommage que je n'ai pu comparer avec Metallica, et leurs photocopies, certes parfaites, mais tellement... sans âme?

Ceci dit, je ne remettrai plus jamais les pieds à Werchter, sauf circonstance vraiment exceptionnelle.

Pearl Jam Tour 07 : 4/4 Nijmegen


Dernier article sur ma tournée PJ 07 (mais Werchter suivait le lendemain, chronologiquement parlant), le concert de Pearl Jam à Nijmegen se tenait dans un immense parc aménagé en festival, et qui accueillait plus de 50 000 personnes (plus que pour les Stones quelques jours auparavant).

Pearl Jam était accompagné de trois groupes, avec pour débuter le dernier groupe de Perry Farrell (Jane's Addiction, Porno for Pyros) : Satellite Party.

Comme l'album, que je chroniquerai peut-être plus tard sur Music Box, le concert était sans génie mais assez sympa. On peut quand même se demander pourquoi la moitié du set était consacré à des reprises de Jane's, mais bon. Mention spéciale au guitariste Nuno Bettancourt, qui s'est bien relevé de son ancien job chez Extreme, et à la choriste/danseuse Etty Lau Farrell, allumeuse d'une vulgarité assez extraordinaire, et épouse du chanteur, ceci expliquant cela.

Les excellents, non, fabuleux, Kings of Leon pouvaient entrer, et pendant 45 minutes ont gratifié le public d'extraits de leurs trois albums, dont le dernier et potentiel album de l'année, Because Of The Times. Aucun temps faible, même si on pourra toujours regretter le manque de charisme et de mouvement des musiciens. Le final sur Slow Night So Long verra un invité spécial chanter avec Caleb Followill : un certain Eddie Vedder.

Juste avant Pearl Jam, c'était le tour d'Incubus. Leur carrière discographique est passée d'un nu-metal habité à un rock nettement plus classique, inspiré par Police, entre autres. On s'attendait touefois à un set sautillant, on a eu une heure de morceaux lents et peu inspirés. Il est possible que la blessure à la main du guitariste soit la cause de cet heure ennuyeuse, il n'empêche que j'ai été très déçu. Et je ne voulais même pas spécialement entendre des vieux morceaux, juste autre chose que 50 minutes de ballades.

Evidemment, le meilleur groupe live au monde allait arranger tout ça, et même si, circonstances obligent, le set aura été plus classique qu'à Londres et Dusseldorf, le groupe aura livré une excellente prestation. Vedder s'est plaint à plusieurs reprises de la qualité de sa voix, maiselle ne l'aura pas empêché d'envoyer des Comatose, Blood ou Leash en fin de concert. Mention aux Wishlist et Nothingman rarement entendus, et au morceau solo anti-guerre de Vedder, No More.

Sans doute le moins bon des quatre concerts de PJ auxquels j'ai assisté, mais 1) cela reste immense et 2) l'angine qui me clouait à la barrière a sans doute influencé mon jugement.

Vidéos sur Youtube, photos un peu partout, merci Google.

Ceci conclut mes articles sur ma tournée 07, desquels je suis un peu déçu. En fait, je me suis rendu compte que je n'éprouve aucun intérêt à blogger, à raconter ma vie, à montrer des photos de je ne sais n'importe quelle connerie rencontrée en route. Donc, si vous trouvez que les articles sont emmerdants et inutiles, je vous comprends, et je ne recommencerai plus ;)


dimanche 8 juillet 2007

Pearl Jam Tour 07 : 3/4 Düsseldorf


Après un concert comme celui de Londres, où Pearl Jam a laissé tomber la majorité de ses classiques pour des raretés bien senties, on était en droit de se demander comme le groupe pouvait suivre un tel moment.

Comme on a été surpris...

Düsseldorf était peut-être encore plus dingue que Londres, avec un début typiquement calme (Sometimes) avant une explosion sonore monumentale (Whipping, le rare Brain of J, Do The Evolution, Insignificance) avant que le setlist prenne une allure légendaire (In Hiding, Sad, Inside Job, Breath et State Of Love and Trust de suite, I'm Open seulement joué pour la troisième fois en onze ans) pour se conclure avec Once et Life Wasted, qui enserrent dix-sept ans de carrière.

Les rappels allaient définitivement enfoncer le clou : un fan monte sur scène pour danser sur I Believe In Miracles, avant que Black et Alive ne terminent le premier rappel, enfin des morceaux connus par les spectateurs pas trop avertis.

Mais ce n'était pas fini : le second rappel verra, entre autres, le groupe prendre une demande émanant d'une superfan du premier rang, et joua l'ultrarareté Rats, avant de conclure sur les classiques Baba O'Riley et Yellow Ledbetter, comme toujours très chargé émotionnellement.

Définitivement le meilleur concert de ma vie, et j'en aurai fait, pourtant...

Des vidéos sont disponibles sur YouTube, malheureusement, il n'y a pas d'enregistrement audio à ce jour. Londres est disponible, par contre, de manière tout à fait libre et gratuite.


dimanche 24 juin 2007

Pearl Jam Tour 07 : 1/4 London


Quelques jours après, voici donc ma review du concert de Pearl Jam à Londres, lundi 18.

Je suis arrivé à Londres lundi matin, et reparti mardi soir : tant qu'à faire, autant profiter le plus possible de l'endroit, qui est quand même ma ville préférée et un endroit que j'affectionne particulièrement.

J'ai commencé à faire la file environ 1h30 avant l'ouverture des portes, ce qui était nécessaire pour obtenir une bonne place. La fosse était d'ailleurs entièrement réservée aux membres du fan club de PJ, le Ten Club.

Il était donc probable que le show allait réserver quelques surprises, et effectivement, ce fut le cas, on y reviendra.

En première partie, on retrouvait Idlewild, qui, comme bien souvent dans ce genre de situation, a du composer avec un son pourri. Mais ce ne fut pas la seule raison de leur set assez médiocre : le setlist était assez peu inspiré, trop d'extraits du dernier album et pas assez de morceaux qui auraient pu/du mettre le feu à la salle. Et le chanteur Roddy Woomble, sorte de David Beckham anorexique errant comme Morrissey ne semblait pas concerné par ce qu'il foutait là, et c'est vraiment dommage.

Pearl Jam débuta leur set une bonne demi-heure après, et dès le début, avec la rareté Long Road, on savait qu'on allait assister à quelque chose de spécial, et ce fut un concert pour fans, avec peu de hits. Pas d'Even Flow, de Corduroy, de Jeremy, de Black, mais Indifference, Down, Green Disease, Faithful, Present Tense et surtout une version stellaire d'Immortality. Le second rappel aura été l'occasion, pour Ed Vedder, de rappeler ses sensibilités politiques, avec un enchaînement de quatre protest songs, dont la toute nouvelle No More.

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Près de 2h30 d'un concert éreintant, montrant un groupe au sommet de sa forme, avec une énergie inouïe et une envie de jouer que très peu de groupes majeurs possèdent. Voire carrément aucun.

Evidemment, le spectateur neutre pourrait regretter l'absence de morceaux connus, ou l'emphase faite sur la seconde moitié de la carrière du groupe. Mais les morceaux sont joués sont nullement inférieurs aux anciens, et de toute façon, il valait mieux ça qu'un soi disant grand groupe qui joue deux fois Vertigo, non?

Le pire, c'est qu'à ce moment-là, personne, ou presque, n'osait imaginer que trois jours après, le groupe allait surpasser ce moment de gloire, mais ce sera pour un peu plus tard...