dimanche 14 février 2010

Marketing rock 2.0 : quoi de neuf depuis la dernière la fois? (Ash, Bromheads, Corgan, Jack White, Modlife)


Dans le cadre "marketing rock 2.0", voici quelques nouvelles des programmes que je suis depuis quelques mois, et dont j'ai déjà parlé ici : les nouvelles sorties des Smashing Pumpkins, Ash, Bromheads ainsi qu'une description d'un service déjà connu mais potentiellement intéressant, Modlife.



1) Billy Corgan

Voici quelques mois, Corgan annonçait sa louable intention de sortir le nouveau Smashing Pumpkins gratuitement, un morceau à la fois. Seuls deux morceaux sont actuellement disponibles (les très moyens Song for a Son et Widow Made My Mind) et Corgan sortira un EP après que le quatrième morceau soit disponible. Mais à ce rythme-là, Teargarden by Kaleidyscope ne sera pas terminé avant quelques années. De plus, Corgan est fort peu disponible, et offre peu de mises à jour sur son projet, se contentant de tweets pseudo-ésotériques. C'est mal parti, tout ça.


2) Bromheads

Le groupe anglais Bromheads (ex-Bromheads Jacket) se sert amplement des réseaux sociaux pour faire la promo de leur musique, qui est offerte gratuitement sur leur site à raison d'un morceau par mois, depuis six mois. Pour faire le point sur le système, tenter de comprendre leurs motivations et leurs espérances, Music Box Off vous proposera prochainement leur interview.


3) Ash

Ash continue son petit bonhomme de chemin, continuant à sortir un nouveau morceau toutes les deux semaines. Les morceaux peuvent être écoutés et téléchargeables (pour 1,49$) sur leur site, mais l'abonnement aux 26 vinyls est soldout depuis un petit bout de temps. Ces sorties incessantes permettent au groupe de tourner en quasi permanence, en ayant toujours quelque chose à vendre. Cependant, ils viennent de s'exposer à la critique des fans qui suivent le programme depuis le début, en annonçant la sortie, le 19 avril, d'une compilation reprenant les treize premiers singles et cinq autres morceaux. Même si le groupe se justifie en disant qu'ils ont toujours eu l'intention de le faire, les fans qui ont dépensé une certaine somme d'argent pour collectionner les vinyls "exclusifs" l'ont un peu mauvaise, tout comme le concept "on ne sort plus d'album". Bon, c'est peut-être du chipotage, mais tout cela devient assez compliqué, car les abonnés ont droit à deux morceaux bonus qui ne seront pas sur la compile, qui comprendra, elle, quatre inédits. Finalement, les albums, c'était quand même plus simple.

Et la musique, dans tout ça? Pas de grosse surprise, c'est Ash : un morceau pop-punk, une ballade, un autre plus hard, un peu d'électro. J'y reviendrai sur Music Box à la sortie de l'album, mais malgré l'originalité du concept, j'ai bien peur que la compile ressemble à un album d'Ash, en un peu plus varié, peut-être.


4) Modlife / Third Man Records

Modlife est un site internet, lancé en 2008 par Tom DeLonge, de Blink-182 et Angels and Airwaves. La page wikipedia l'expliquera mieux que moi, mais en gros, c'est un réseau social axé autour de certains artistes, avec pour objectif d'augmenter leurs revenus en proposant des exclusivités aux fans, une sorte de fan club digital, en somme. On peut choisir entre un service gratuit, minimal (infos de tournée, etc) ou payant (environ 7$ par mois, avec prévente de tickets, chatrooms avec les artistes, ...). Le service est resté relativement confidentiel, car peu d'artistes majeurs en faisaient partie (notons seulement un EP 4 titres de Korn, proposé aux abonnés), mais l'arrivée de Third Man Records, le label de Jack White, a changé la donne. J'avais déjà mentionné le lancement de The Vault sur MBO, et depuis, force est de constater que l'expérience n'est pas vraiment extraordinaire.

D'abord, on peut trouver un peu douteux que quasi toutes les parties utiles des sites Third Man (White Stripes, Raconteurs, Dead Weather) soient réservées aux abonnés payants (c'est le but de Modlife, ok, mais vous connaissez beaucoup d'artistes qui font payer pour visionner des clips vidéo, vous?). Mais surtout, les objets exclusifs perdent de plus en plus de leur intérêt. Le second package comprenait un live des Raconteurs, un 7" de versions alternatives de deux vieux morceaux des White Stripes ainsi qu'un print, mais c'est surtout le troisième qui a joué un peu avec les pieds, pour être poli, des fans : un 7" de deux nouveaux morceaux du Dead Weather (passe encore, s'ils ne se retrouvent pas sur l'album d'avril), des cartes postales (ça change du t-shirt, quand même) et un double 12" compilant tous les singles sortis par Third Man Records en 2009. Même si le concept est intéressant, je me demande ce que doivent dire les fans qui ont déjà acheté chacun de ces morceaux en vinyl ou cd. Enfin, non, je ne me le demande pas, il suffit de faire un tour sur leur forum. Enfin, depuis le lancement du système, l'abonnement trimestriel a augmenté de 10$, pour "couvrir les frais d'envoi", ce qui fait donc 280 dollars par an. On va quand même leur laisser encore un peu de temps pour terminer le rôdage, mais jusqu'à présent, c'est décevant de la part de Jack White, qui semble clairement plus ancré dans le passé que dans le futur, ce qui lui convient plus par la musique que pour la distribution de celle-ci.

Enfin, la dernière activité de Modlife vient de son créateur, Tom DeLonge. Quelques mois après la reformation de Blink-182, qui passera en Europe cet été et devrait sortir un nouvel album fin de l'année, DeLonge sort le nouvel album de son "autre" groupe, Angels and Airwaves, gratuitement via fuse.tv et, évidemment, Modlife. L'idée est simple : en proposant gratuitement l'album, DeLonge espère gagner beaucoup, beaucoup de nouveaux fans qui pourront alors dépenser 7$ par mois sur Modlife. En deux mois, ils auraient alors dépensé l'équivalent de ce qu'ils auraient payé pour l'album, et tout le reste serait du bonus. Le futur dira si ce business model est rentable, mais en attendant, on pourra juste remarquer qu'Angels and Airwaves, c'est toujours aussi pompeusement mauvais.


samedi 6 février 2010

The Beatles - Rubber Soul


Quatre mois après la chronique de la première partie de Past Masters, je reviens sur la déjà légendaire série de remasters du catalogue des Beatles. Past Masters Volume One terminait peut-être une certaine époque, celle des morceaux "simples", ou moins expérimentaux que ceux qui allaient suivre. Rubber Soul est l'album charnière, celui où la sensibilité pop des Beatles est toujours présente (même si, finalement, elle ne partira jamais) mais où le groupe commençait sérieusement à voguer vers d'autres horizons.

Rubber Soul voit les quatre gars de Liverpool embrasser une world music naissante en Europe, découvrir certains paradis artificiels, écrire autre chose que des chansons d'amour, expérimenter un peu partout tout en écrivant des mélodies belles à mourir. Tout cela en trente-cinq minutes.

Drive My Car entame l'album avec un duo Lennon/McCartney qui commence à sérieusement se foutre des conventions : Drive My Car est au mieux une chanson sexiste sur une groupie tournée en bourrique, au pire une métaphore sexuelle douteuse ("baby you can drive my car, and maybe I'll love you"). Mais le morceau est bon, la basse de McCartney légendaire de propulsion. Paul McCartney qui, après avoir écrit ce qui restera à jamais sa chanson la plus connue (Yesterday), se la joue cette fois plutôt profil bas avec seulement trois compos exclusives. Mais comme on y retrouve le délicieux Michelle et l'hypermélodique You Won't See Me, on ne se plaindra pas, surtout que le rôle de bassiste de Paulo est une fois de plus bien rempli, notamment avec l'ajout - révolutionnaire - d'une fuzzbox sur Think For Yourself, excellent Harrison bénéficiant donc de deux lignes de basse complémentaires.

On l'aura compris, Rubber Soul est plutôt un album Lennon. Avec Nowhere Man, il écrit ce qui doit être la première chanson des Beatles qui ne parle pas d'amour du tout, mais plutôt de lui-même, dans un style autocritique qu'il utilisera fréquemment par la suite. Girl exposera au grand jour, et sans (trop d') ambiguïté, l'intérêt évident du fab four pour les "substances créatrices" : les inhalations du refrain se réfèrent à la prise de marijuana, et le rythme fait de "tit-tit-tit" n'a forcément pas été écrit dans un état sobre. Lennon a aussi, et surtout, livré Norwegian Wood (This Bird Has Flown). Écrite autour de paroles se référant à une aventure extraconjugale qui tourne relativement mal (le protagoniste, en colère parce que son aventure refuse de le faire dormir ailleurs que dans la baignoire, boute le feu à la maison), la chanson est surtout connue pour l'utilisation d'un sitar, la première fois pour un groupe rock. George Harrison allait continuer l'exploration de cet instrument et de toute la mythologie indienne l'entourant (avec des résultats mitigés, on le verra), mais ce crossover entre le rock et la musique traditionnelle indienne allait contribuer à créer un nouvel genre musical occidental : la world music. Enfin, quand Lennon n'expérimente pas trop, il livre le touchant et réflexif In My Life.

Rubber Soul possède une autre particularité très importante : c'est un des premiers exemples d'un album pop conçu dans sa totalité, et pas comme une collection de morceaux rallongés par quelques fillers. C'est en tout cas l'avis de Brian Wilson, qui, inspiré par l'album, s'est mis en tête de faire mieux : Pet Sounds sera le résultat, qui inspirera à son tour Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band. Ceci dit, on pourra quand même reprocher un ou deux morceaux moins importants, dont Wait, chute du précédent album qui a justement été ajouté car il en manquait un pour boucler le disque. On ne reviendra pas trop sur Run For Your Life, que Lennon qualifiera de pire morceau qu'il ait jamais écrit.

Tout cela ne saurait bien sûr pas gâcher l'héritage de Rubber Soul, antichambre d'un véritable exploit : les quatre albums qui vont suivre sont tout simplement la séquence d'albums la plus extraordinaire de l'histoire du rock and roll, et quatre candidats absolus au titre de Meilleur album de tous les temps, si seulement quelqu'un était assez stupide pour y penser. L'expérimentation entamée ici ne fera que prendre plus d'importance, et ceci dès Revolver. Avant cela, le groupe aura gardé deux morceaux pop pour un ébourriffant single : Day Tripper / We Can Work It Out. Mais personne, à l'époque, ne pouvait imaginer ce qui allait suivre.

jeudi 7 janvier 2010

Le deuxième retour de début 2010 (ou pas?) : Hole (2)


Après Soundgarden, c'est une autre ancienne gloire des nineties qui revient sur le devant de la scène, avec concerts et album prévus. Mais attention : contrairement au groupe de Seattle, les circonstances de la "réunion" du groupe de Courtney Love sont légèrement différentes...


Hole, époque Celebrity Skin (Melissa Auf der Maur, Courtney Love, Eric Erlandson)


Courtney Love, est-ce la peine de le préciser, a eu, et a toujours une vie assez troublée. Le dernier album de Hole date de 1998, mais depuis, Courtney n'a sorti qu'un piteux album solo, en 2004. Pourtant, elle a rarement quitté les news de magazines peu réputés, notamment via les rumeurs persistantes de sa participation à la mort de Kurt Cobain ou, plus récemment, ses tweetssans queue ni tête. Plus grave, elle a récemment perdu la garde de sa fille, Frances Bean Cobain, et ne peut légalement plus l'approcher. On dit Courtney ruinée, c'était donc certainement le meilleur moment pour qu'elle revienne faire un peu de musique.

Car on dira ce qu'on veut, Courtney, c'est quand même une putain d'icône rock 'n roll. Les deux premiers albums de Hole étaient incendiaires à un tel point que les critiques misogynes ont forcément vu la patte de Cobain derrière tout cela. Mais comme beaucoup d'autres artistes avant elle, elle s'est perdue, s'est acoquinée avec pas mal de personnes fort douteuses, et maintenant, est devenue une sorte de mauvaise blague. Malheureusement, ce n'est pas cette "reformation" de Hole qui va améliorer sa réputation.

Est-ce à cause de la mauvaise réception de son album solo? Ou parce que "Hole" est plus vendeur que "Courtney Love"? Ou encore simplement une lubie de sa part? Reste que Nobody's Daughter, album annoncé depuis quelques années maintenant sortira bien sous le nom "Hole", comme la tournée l'accompagnant. Eric Erlandson, le guitariste du groupe, s'est opposé à l'idée d'un retour de Hole sans lui, expliquant qu'il possède au moins partiellement les droits du nom, mais Courtney semble s'en foutre pas mal : Hole version 2010 comprendra Courtney Love et trois nouveaux musiciens, les inconnus Stu Fisher et Shawn Dailey ainsi que sa nouvelle égérie, le jeune guitariste anglais Micko Larkin.



Courtney Love et Micko Larkin


Clairement, ça sent la catastrophe, mais quelque chose en moi a vraiment envie que ça fonctionne, j'ai toujours eu un faible pour Courtney Love, que j'ai toujours trouvé touchante, complètement paumée dans un monde qu'elle ne comprend absolument pas (ce qui réciproque). Puis, avec la vie dingue qui a toujours été la sienne, comment rester "normal"? Mais le plus important est que Violet reste un morceau emblématique des 90s, Live Through This un superbe album, et que si Nobody's Daughter est aussi bon, je me ficherai pas mal de qui est dans le groupe. Sans compter qu'en mars sortira le nouvel album de l'ex-bassiste de Hole, Melissa Auf der Maur. Celui-là, au moins, sera probablement excellent.


dimanche 3 janvier 2010

Deux de plus : reformation de Soundgarden et Hole (1)


Le but de ce blog n'a jamais été d'apporter des news, d'autres le font mieux et bien plus rapidement. J'aimerais toutefois apporter un commentaire aux deux nouvelles qui ont fait débuter 2010 sur les chapeaux de roues, à savoir le retour de deux groupes cultes du rock alternatif des 90s, Soundgarden et Hole.

Ce type de nouvelle parle forcément aux gens de la génération qui a grandi au son de tout ce qui sortait de Seattle. J'avoue que Soundgarden était sans doute le groupe que j'aimais le moins du "Big 4" (avec Alice in Chains, Nirvana et Pearl Jam), notamment parce qu'ils ont commencé un peu plus tôt (1984), et comme j'ai pris le train en marche, ils n'ont pas vraiment pu être "mon" groupe. De plus, j'ai souvent eu du mal à apprécier les acrobaties vocales parfois exagérées du frontman Chris Cornell. Soundgarden était toutefois un groupe fantastique, aux influences classic rock/metal/punk, avec un côté Led Zep fortement marqué.


Soundgarden a connu un certain succès commercial, surtout grâce à Black Hole Sun, dont la vidéo surréaliste fit les beaux jours de MTV. Puis, quelques années après, suite à un album flop et les classiques disputes internes (surtout entre Cornell et le guitariste Kim Thayil), Soundgarden est devenu le premier (et seul à ce jour) du Big 4 à se séparer. Thayil et le bassiste Ben Shepherd se sont fait discrets, par contre, le batteur Matt Cameron est devenu membre de Pearl Jam en 1999. Reste le cas Cornell...

On connaissait la propension du gars aux prouesses vocales parfois peu justifiées (dans le genre je fais ma Céline Dion quand je veux), mais il reste un excellent vocaliste et (surtout?) compositeur. Au cours des 10 dernières l'années, l'ami Cornell s'est un peu perdu. Le tout a commencé avec un album solo tiède (Euphoria Morning) puis par un nouveau groupe, Audioslave. L'idée pouvait être intéressante (Cornell + les trois musiciens de Rage Against The Machine) mais la collaboration a vite perdu tout intérêt, au point que pour le second album, ils jouaient autant de reprises (Soundgarden et RATM mais pas seulement) que d'originaux, et pour le troisième, ils n'ont même pas bougé de chez eux.

Un retour prévisible

Cornell s'est barré d'Audioslave avec fracas, a sorti un second album solo embarrassant et un thème de James Bond très oubliable, avant d'avoir l'idée farfelue de se la jouer RnB et de se faire produire par Timbaland. Le résultat, Scream, fut tellement ridicule qu'il n'avait plus qu'une seule option pour relancer sa carrière.

Les rumeurs se sont accentuées, notamment lorsque tout le groupe (sans Cornell) a rejoint un concert organisé par Tom Morello pour jouer trois morceaux de Soundgarden avec Tad Doyle au chant, ou lorsque Cornell a rejoint Pearl Jam pour chanter Hunger Strike (de Temple of the Dog, soit à l'époque deux Soundgarden et trois Pearl Jam), avec la présence backstage des deux autres membres. Officiellement, on ne parlait que d'un album de raretés, voire d'un boxset mais nous avons finalement droit à une véritable réunion.

Pas plus d'info en ce moment, si ce n'est un site internet (www.soundgardenworld.com) qui ne mentionne rien d'autre que la fin du "break" (tiens, il semble me souvenir que la réalité était autre...) du groupe, sans mentionner de plans, mais on sait que les festivals européens sont friands d'anciennes gloires qui reviennent, et ils offrent généralement un paquet de fric qui est, il faut l'accepter, la raison principale de cette vague de comebacks plus fracassants les un que les autres.

Matt Cameron et Pearl Jam

On aura l'occasion de reparler de tout cela. Une grande question demeure : quid de Matt Cameron? Une bonne année après la séparation de Soundgarden, Pearl Jam perd son batteur Jack Irons avant la tournée Yield de 1999. Cameron était évidemment proche du groupe (il était d'ailleurs le batteur de leur toute première démo, celle qui a été envoyée à un surfer de San Diego appelé Eddie Vedder pour qu'il y pose sa voix), et a accepté de faire la tournée.

Ce qui ne devait être qu'un interim s'est transformé en CDI, et Matt Cameron est maintenant membre de Pearl Jam depuis onze ans, ce qui est plus que le total de leurs trois premiers batteurs. Même si l'actualité de Pearl Jam devrait être relativement calme en 2010, ils ont une tournée européenne planifiée à un moment où Soundgarden aurait pu tourner, en plein été. Il n'y a forcément que trois solutions : Cameron quitte Pearl Jam pour rejoindre "son" groupe, et Pearl Jam trouve quelqu'un d'autre, avant ou après la tournée (peu probable, vu la place occupée par Cameron au sein de PJ), Cameron choisit de ne pas participer à la réunion de Soundgarden (aussi peu probable, même si l'annonce officielle de la reformation n'a pas précisé les membres du groupe) ou alors, Cameron trouve un moyen de s'organiser pour gérer les deux. Je pense que cette solution est la bonne : Pearl Jam n'a rien de prévu avant l'été (si ce n'est un concert one-off à New Orleans), ce qui laisse du temps à Cameron pour répéter avec Soundgarden, et après les deux semaines de PJ en Europe, il pourra y retourner.

Qu'en penser?

Cornell n'avait pas vraiment d'autre choix que de réactiver son ancien groupe, de plus, la mode actuelle des reformations des anciennes gloires des années 90 est toujours très lucrative, surtout en Europe. Musicalement, c'est une autre histoire. Cameron est bien ancré chez PJ, Thayil a, quant à lui, travaillé avec Sunn 0))). On sait que la voix de Chris Cornell n'est plus ce qu'elle était, mais soyons un minimum honnête : il est impossible qu'elle n'ait pas changé avec le temps, comme celle d'Eddie Vedder, par exemple. Cependant, il me semble peu probable que la réunion soit un échec, notamment parce qu'ils ont eu le temps de réfléchir du bien fondé de l'opération, et que les musiciens sont assez talentueux pour offrir une bonne performance. Sera-t-elle au niveau de Faith No More, dont les shows de réunion de l'an dernier furent souvent extraordinaires, cela reste à prouver. Mais on le saura dans le courant de cette année, peut-être lors des festivals européens de fin d'été.

Quant à l'éventuel nouvel album, je suis toujours partagé. D'un côté, on a la crainte légitime de sortir un album qui n'est pas du même niveau que les précédents (raison pour laquelle les Pixies, cinq ans après leur retour, n'ont toujours pas de nouveau matériel) mais de l'autre, un retour au but uniquement nostalgique perdrait vite de son intérêt artistique. Alice in Chains a réussi à revenir avec un nouvel album excellent, même si très profondément ancré dans "leur" époque.

Soundgarden en 1997


Mais chaque chose en son temps : maintenant, c'est simplement le moment de se réjouir du retour d'une des icônes des années 90, et/ou se plaindre du fait que tout ça, c'est juste une affaire de pognon.

En parlant de pognon, je vous parle de Hole la prochaine fois...

jeudi 31 décembre 2009

Mon Top 20 2009


Voici le récapitulatif de mon top 20 de l'année 2009, qui a d'abord été diffusé sur Twitter.

01 Arctic Monkeys - Humbug
02 The XX - XX
03 Dinosaur Jr - Farm
04 Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures
05 Manic Street Preachers - Journal for Plague Lovers
06 A Place To Bury Strangers - Exploding Head
07 Pissed Jeans - King of Jeans
08 Future of the Left - Travels With Myself and Another
09 Therapy? - Crooked Timber
10 Yeah Yeah Yeahs - It's Blitz!
11 Part Chimp - Thriller
12 Peter Doherty - Grace/Wastelands
13 Graham Coxon - The Spinning Top
14 The Raveonettes - In and Out of Control
15 Dananananaykroyd - Hey Everyone
16 Danger Mouse & Sparklehorse - Dark Night of The Soul
17 Alice in Chains - Black Gives Way To Blue
18 Pearl Jam - Backspacer
19 Sonic Youth - The Eternal
20 The Horrors - Primary Colours

Et en guise de bonus, un top totalement expérimental et foireux des années 00-09 (oui, j'ai bien du en faire un, finalement), mais je n'ai même pas essayé de classer le top 6.

01 Deftones - White Pony (2000)
01 Queens of the Stone Age - Songs for the Deaf (2002)
01 Radiohead - Kid A (2000)
01 Radiohead - Amnesiac (2001)
01 The Strokes - Is This It (2001)
06 The White Stripes - White Blood Cells (2001)
07 Mclusky - Mclusky Do Dallas (2002)
08 Arctic Monkeys - Humbug (2009)
09 Elliott Smith - Figure 8 (2000)
10 Idlewild - 100 Broken Windows (2000)
11 The Cooper Temple Clause - See This Through and Leave (2002)
12 Thrice - The Artist in the Ambulance (2003)
13 Biffy Clyro - Infinity Land (2004)
14 Dinosaur Jr. - Farm (2009)
15 Elliott Smith - From a Basement on the Hill (2004)
16 The Bronx - The Bronx (2004)
17 Pearl Jam - Binaural (2000)
18 The Last Shadow Puppets - The Age of The Understatement (2008)
19 Auf der Maur - Auf der Maur (2004)
20 The Raveonettes - Lust Lust Lust (2007)

samedi 19 décembre 2009

Tops de fin d'année/décennie? + 2010


Comme chaque année, on arrive à l'heure des bilans, période qui m'a toujours profondément emmerdée. Déjà, je n'aime pas faire de classements, la compétition entre albums de styles différents (et même identiques, d'ailleurs) n'ayant que fort peu de sens à mes yeux.

De plus, cette année, on doit se taper différents classements des "noughties", cette période artificielle s'étendant du 01/01/00 au 31/12/09, et qui n'est donc pas une décennie calendrier, vu qu'elle se terminera le 31/12/2010, parce que pas d'année zéro, etc etc.

Alors, si c'est déjà difficile/futile de reprendre et classer douze mois de sorties d'albums, que dire de 120? Comment comparer un album que je trouve fabuleux et qui est dans mes oreilles depuis 10 ans (par exemple, Deftones - White Pony) à un album que je trouve aussi fabuleux mais qui est dans mes oreilles depuis 10 semaines (Them Crooked Vultures, allez)?

Donc, je veux bien faire un top 2009, mais pour 2000-2009, pas la peine. J'avais bien commencé à dresser une liste de mes favoris année après année, mais franchement, ça ne valait pas la peine de passer le temps, si ce n'est pour l'aspect nostalgique ("les Strokes, putain, huit ans?").

Le top 2009 se dévoilera progressivement, jusqu'au 31 décembre, sur le Twitter Music Box, et à cette date, je publierai la liste (peut-être annotée) ici.

Tant que j'y suis, j'en profite pour dire que j'ai enfin terminé d'importer l'ensemble de mes chroniques publiées depuis septembre 2003 sur mon ancien (et tout pourri) hébergeur, Skynetblogs. Tout est donc dorénavant disponible sur la version Blogspot de Music Box, y compris les vieux articles assez mal écrits. Je vais aussi importer les articles MBO Skynet vers ici, ainsi que quelques chroniques de concerts (Kings of Leon, Blur), mais je ne vais pas écrire sur des concerts vus il y a quelques années maintenant.

Et en 2010? Je suppose que tout continuera comme en 2009, je reprendrai (enfin!) les chroniques des remasters Beatles ici, et les chroniques d'albums sortis en 2010 sur Music Box. Si j'écris sur des albums sortis en 2009 (j'en ai encore une bonne dizaine en backlog), je les antidaterai au 31/12/2009 pour qu'on s'y retrouve. Et pourquoi ne pas faire revivre RetroMusicBox (qui serait importé aussi, donc gros boulot) sporadiquement?

Voilà.

lundi 2 novembre 2009

Comment finir 2009


Vu le retard accumulé au cours des mois écoulés, et le fait que j'ai envie d'encore parler de quelques albums sur Music Box, je vais suspendre les reviews de Beatles jusque 2010, de toute façon, on est plus à quelques mois près. Enfin, je caserai peut-être Rubber Soul entre temps, mais priorité à l'actu musicale.

Voici ma shortlist pour Music Box, je ne saurai hélas pas tout chroniquer, mais je ferai ce que je peux.

Julian Casablancas, Biffy Clyro, Skunk Anansie, Lou Barlow, Pixies, Jemina Pearl, Jello Biafra, Wolfmother, The XX, Part Chimp, Pissed Jeans, Soulsavers, Wavves, White Denim, Iwrestledabearonce, Japandroids, Foo Fighters, Nirvana Live at Reading, Slayer, A Place to Bury Strangers, Rammstein, Weezer, Turbo Fruits.

Certains de ces albums pourraient se retrouver sur Shoot Me Again, comme quelques autoproductions/démos dont je devrais vraiment m'occuper dès que possible...

En attendant, voici le dernier extrait d'un album omis ci-dessus mais dont je vais évidemment parler :